Reims-Juvincourt (16 et 17
avril 1977) 1ére manche du championnat de France de Rallycross Engagés : 34 |
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Saison 1977 -
Dreux Bois-Guyon ![]() |
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Affiche de la course... |
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Texte et photos :
Jean-Paul Renvoizé (AutoHebdo - 21 Avril 1977) |
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Reims a renoué dimanche dernier avec le sport
automobile sur le nouveau circuit de rallycross de Juvincourt et il faut
croire que le rendez-vous était attendu puisque environ 12 000 personnes
étaient massées sur plusieurs rangs autour de la piste. Pour la première
manche du Championnat 77 - et du Challenge BP-Autohebdo le plateau était
quantitativement maigrichon (34 engagés seulement) mais qualitativement fort
riche. Cinq nations étaient représentées par leurs meilleurs spécialistes et
les sprints de quatre tours furent âprement disputés sur ce circuit court
(850 mètres) mais malheureusement un peu trop lent. Les deux usines
engagées, Renault et Peugeot surent, pour cette première, tirer les marrons
du feu et s'imposer dans chacune des deux catégories avec Jean Ragnotti et
Jean-Claude Lefèbvre. L'intérêt porté par le public français à l'égard du rallycross avait impressionné à Lohéac les pilotes étrangers qui avaient effectué le déplacement et c'est avec enthousiasme que le Hollandais Kees Hendriks est revenu en France pour annoncer qu'il participerait à toutes les courses de la saison en vue du Trophée International... Les élections en Belgique (vote obligatoire) nous ont privé de plusieurs pilotes de talent et d'autre part, le fait que le rallycross de Champagne soit le premier rendez-vous de l'année a pris de court quelques adeptes dont la préparation n'était pas achevée. Malgré ces petites entraves qui disparaitront dès la prochaine épreuve, le succès a une nouvelle fois été éclatant et l'on peut affirmer sans faire preuve d'optimisme déplacé que le rallycross a trouvé un auditoire dans l'hexagone. Le fait même que le public se soit déplacé plus nombreux qu'aux Trophées de l'A.C.F. à Dijon en est la meilleure démonstration. La qualité et la variété En classe 2 (plus de 1600cc), plusieurs têtes d'affiche briguaient la victoire. Renault Sport alignait deux Alpine A310 V6 (265 chevaux) pour Jean Ragnotti qui disputera l'ensemble des épreuves du championnat de France pour la Régie et le pilote autrichien Grunsteidl, actuel cinquième du championnat d'Europe de la spécialité. Une troisième A310, 4 cylindres celle-là, était aux mains du Hollandais Jos Fassbender. Dans le clan Ford, le britannique John Taylor, pilote d'usine à Boreham et instructeur à l'Ecole de pilotage Ford G-B était lui aussi un prétendant très sérieux à la victoire avec son Escort BDA 2 litres "Haynes of Maidstone" (230 chevaux), au même titre que Kees Hendriks qui disposait d'une voiture semblable. Candidates aux lauriers, les Porsche ne manquaient pas à l'appel, comme il est d'usage en rallycross. L'Allemand Heinz Bubetz disposait de la plus puissante : une Carrera 3 litres avouant 300 chevaux. "Ivansson", sous les couleurs de Christine Laure se présentait avec une splendide 2,6 litres et, transfuge de l'Autocross (3e au dernier Championnat de France), Bertrand Lenoir du Cyrano-Cross prenait son premier départ avec une vieille 911S animée d'un moteur 2,4 litres (200 chevaux pour 840 kg). En classe 1 (moins de 1600cc), Jean-Claude Lefèbvre faisait figure d'épouvantail avec la 104 ZS d'usine (110 chevaux). Moins puissantes, celles de Jacques Coulon et de Maurice Derville semblaient néanmoins pouvoir jouer un rôle sur ce circuit sinueux. Trois brillantes A110 aux mains de Bruno Saby, Franz Hummel et Martel étaient les principales rivales de la Peugeot, avec la Mini 1500 du Britannique Gordon Rogers, et la NSU 1300 d'Alain Coppier. La variété était de mise avec les Simca R1 et R2 de Michel Cruciani, Marc Verdonck et Pierre Brunetti, la Jidé 1600 de Marie, les R12 Gordini de Rageys et Chiaravita, la NSU de Millot, la VW Golf GTI de Toussaint, la Fiat 124 AS de Toffin et les Escort 1600 d'Erbs et de Forestier. |
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Ragnotti dès
les essais Après les premières émotions fortes dès les essais libres où Coulon mettait sa 104 sur le toit, Jean Ragnotti signait le meilleur chrono en 43", précédant son coéquipier Herbert Grunsteidl et... Jean Claude Lefèbvre, troisième meilleur temps absolu ! Sarrazin (Mini Cooper S) ne dépassait pas ce stade des hostilités et renonçait (cardan), de même que Coulon, très malchanceux... décidément. Maurice Derville (Peugeot 104) imitait Coulon et passait sur le toit à son tour tandis que Bruno Saby connaissait ses premiers ennuis de direction, ennuis qui le suivront d'ailleurs toute la journée, le mettant à l'écart de la lutte au sommet. En classe 2, Jos Fassbender (Alpine A 310) abandonnait, boite de vitesse out. Lefèbvre, de bout en bout Après les trois manches qualificatives où il s'était révélé intouchable, Jean Claude Lefèbvre dominait nettement la classe 1 (moins de 1600) depuis les quarts de finale jusqu'en finale, passant la ligne d'arrivée en vainqueur dans toutes les séries. Rogers (Mini 1500) lui opposait une belle résistance ainsi qu' Alain Coppier, ces deux derniers mettant d'ailleurs parfois beaucoup d'ardeur dans des duels plus que serrés...! Bruno Saby, handicapé par une direction qui tenait avec du fil de fer tentait par tous les moyens de se maintenir dans le peloton de tête et au prix d'acrobaties de pilotage remarquables, y parvenait le plus souvent. A la pointe du combat, Franz Hummel (Alpine 1600) et Pierre Brunetti (Simca Rallye 1) harcelaient sans répit Lefèbvre et Rogers mais devaient finalement s'incliner en finale A, tandis que Bruno Saby se payait le luxe d'empocher la victoire de la finale B avec une voiture inconduisible devant d'autres éclopés : Coppier (après quelques frictions avec Rogers), Marteil et Marc Verdonck, le régional de l'épreuve, privé de freins. Marie (Jidé 1600) bien parti échouait en finale C. Lenoir surprend, Ragnotti domine Bien que dans la même catégorie, des voitures très dissemblables et de puissance sans commune mesure s'affrontaient. Les deux Alpines V6, les deux Escort BDA 2L et les Porsche n'avaient guère de soucis à se faire vis-à-vis des Saab V4 de Kerc et de Destroyes ou de l'Escort RS 2000 de série de Gilles Boucher. Pourtant ces derniers ont su exploiter leurs possibilités au maximum et ce sont finalement fort bien comportés. Lenoir et sa Porsche 2,4 litres allait d'exploit en exploit et se maintenait aux trousses de Jean Ragnotti, profitant des ennuis de Grunsteidl (embrayage puis boite bloquée), puis d'Hendriks (tonneau) et battant à la régulière la monstrueuse Porsche 3 L. d'Heinz Bubetz, mal adaptée au circuit de Champagne. John Taylor, éliminé de sa demi-finale par une crevaison à l'arrière et vexé par une série de "poussettes" avec Hendriks boudait la finale B et montait son Escort sur son plateau. Malgré son handicap sévère, Grunsteidl, parti avec un bon demi-tour de retard sur les deux Saab, remportait la finale B et s'octroyait la 5e place. Jean Ragnotti survolait la finale A et passait sous le drapeau à damiers avec une confortable avance. Re-Ragnotti La super finale opposant les quatre finalistes de chaque catégorie sur quatre tours fut des plus bouillantes. Brunetti (Simca R1) quittait la piste en vol plané tandis que derrière Ragnotti parti le plus rapidement, c'était la bousculade pour ce placer. Rogers, moteur à bout de souffre fermant la marche. Hendriks, bien remis de son tonneau parvenait à garder le contact avec Lenoir, déchainé derrière l'Alpine A 310 de Jeannot Ragnotti alors que Jean Claude Lefèbvre s'affirmait une nouvelle fois comme étant un coriace adversaire en distançant Hummel et Bubetz. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
Classement général du championnat de France 1e : Jean Ragnotti - 25 Pts 2e : Jean-Claude Lefèbvre - 22 Pts 3e : Bertrand Lenoir - 19 Pts 4e : Franz Hummell - 13 Pts 5e : Pierre Brunetti - 10 Pts... |