Epreuve hors-championnat de France
Après le rallysprint organisé en octobre dernier avec le succès que l'on sait on innovait encore à Lédenon en proposant aux passionnés du sud-est une grande première, un rallycross sur une piste nouvellement créée et ce avec un réel bonheur puisque les 18 pilotes se révélaient enchantés par le tracé tant sur le plan technique que sur le plan qualité de la terre. Les spectateurs, logés sur les hauteurs, dominaient la cuvette et pouvaient suivre en tous points les pilotes, parfaitement renseignés par le dynamique et compétent Jean-Jacques Guibal, spécialiste du championnat de France d'Autocross.
Parmi les favoris les noms de Mamers (Matra Murena Politecnic GME) ou Touroul (Porsche 3.5L) étaient le plus souvent cités mais finalement de Touroul il n'y en eut point, forfait de dernière heure. Heureusement la petite équipe Politecnic avait emmené dans ses bagages la Murena 4 roues motrices GSI en vue, avant tout, de la régler pour les Mille Pistes. Cette Murena, dotée d'un moteur revu par F. Stalder possède autant de chevaux que l'an dernier mais plus de couple. Pour Jaquier-Laforge et sa petite équipe, il s'agissait avant tout de tester de nouvelles suspensions : un essai dans des conditions privilégiées en somme. Nous allons voir que "l'intruse" rondement menée par le pilote François Chauche qui en eut très vite pris la mesure (meilleur temps des essais) allait donner une sérieuse réplique aux habitués. Le nombre restreint de pilotes obligeait De Souza et Belmonte, les organisateurs, à temporiser, c'est peut-être le seul point noir mais qu'y pouvaient-ils ?
Dès les essais du matin, Gambillon devait abandonner, le 3.5L de sa Porsche étant atteint du même mal qu'en 82 : bielle défaillante et ce, malgré le gros carter d'huile, la pompe de 908 et le déport du radiateur sous le capot avant. La Murena GSI, 10 secondes plus rapide à chaque manche, ne pouvant participer au classement, Mamers et la Murena jaune dominaient les débats et s'imposaient aisément dans chaque manche et ce, malgré le forcing de Frémiot (Bagheera). Derrière c'était l'incertitude et tour à tour, à la 3e place, Sanchez (Porsche 2.7 SC), Macchetto (A310 2 litres) ou Marcel (A310 1600) se mettaient en évidence. Coup de théâtre à la 2e manche, Max Mamers cassait la transmission de son auto et Sanchez, n'ayant guère plus de chance, devait renoncer sur une panne d'allumage. Dans la division, mais aussi pour ce qui était de la victoire finale, la lutte devenait d'un seul coup plus ouverte. En division 1 réduite à un affrontement d'Alfa en classe 2, de Rallye 3 en classe 1, les débats s'annonçaient tout aussi passionnants. Aïta alignait sa superbe GTV 2.6 préparée chez D. Snobeck (220 chevaux) et équipée de M et H. Le Nantais, hésitant quant aux choix des enveloppes, allait faire plusieurs erreurs de pneumatiques ce qui faisait bien les affaires de Natario sur une petite GTV 2000 d'un coût 7 fois moindre mais qui lui permettait de tenir tête au premier nommé. Ce qui nous valut un splendide chassé-croisé agrémenté de longues glissades qui enthousiasmèrent les spectateurs. Natario aidé par la casse du radiateur de la 6 cylindres, l'emportait même à la 3e manche. En classe 1300, Brunetti jouait de malchance en butte à des ennuis d'alimentation (diffuseur) ce qui arrangeait bien ses petits camarades, Bonnet, le plus régulier et Letellier dont la boîte qui tirait trop long l'handicapait dans la remontée vers la ligne de départ.
Jean-Jacques Bénézet et sa Volvo 343.
Etaient qualifiés pour la super-finale Aïta, Letellier, Bonnet, Bénezet, Natario, Marcel, Frémiot et Macchetto. L'absence des favoris promettait une sérieuse empoignade entre Macchetto, Marcel et Frémiot donné favori. Ce dernier était le plus prompt à démarrer, mais le 2 litres de Macchetto, plus puissant, lui permettait de reprendre les quelques mètres avant le 1er droit. Il plongeait à la corde bloquant Frémiot suivi de Marcel, Natario, Bénézet, Letellier et Bonnet. Très vite nos deux lascars prenaient le large et la Bagheera tentait de forcer le passage dans l'épingle du fond au 2e tour mais n'y parvenait pas. Macchetto, en vieux baroudeur, contenait son adversaire lui cassant le rythme. Il enlevait cette première édition devant Frémiot, Denis Marcel à quelques encablures et Natario cependant que Bénézet enthousiasmait la foule par des passages limites. Comme il n'était pas trop tard et pour récompenser ceux qui avaient fait le déplacement, une hyper-finale était organisée. Chauche comme prévu prenait le large démontrant les qualités extraordinaires de la Murena, Natario allait à la faute, Marcel prenait la 2e position, cependant que Macchetto s'arrêtait sur chauffe moteur. Bonnet, incisif, attaquait Natario mais celui-ci parvenait à le contenir. Macchetto, facétieux et comblé par cette grande première, donnait le mot de la fin : "Sur un tel circuit, ceux qui ne sont pas venus ont eu tort !"
Macchetto, vainqueur final et... inattendu.
Super-finale| Ordre | Pilote | Voiture |
| 1 | Jean-Claude Macchetto | Alpine A310 2L |
| 2 | Jacques Frémiot | Matra Bagheera |
| 3 | Denis Marcel | Alpine A310 1600 |
| 4 | José Natario | Alfetta GTV 2L |
| 5 | Jean-Jacques Bénézet | Volvo 343 S |
| 6 | Gérard Bonnet | Talbot Rallye 3 |
| 7 | Michel Letellier | Talbot Rallye 3 |
| 8 | Jacques Aïta | Alfetta GTV6 |
Division 1 (- de 1600)| Ordre | Pilote | Voiture |
| 1 | Gérard Bonnet | Talbot Rallye 3 |
| 2 | Michel Letellier | Talbot Rallye 3 |
| 3 | Pierre Brunetti | Talbot Rallye 3 |
Division 1 (+ de 1600)| Ordre | Pilote | Voiture |
| 1 | Jacques Aïta | Alfetta GTV6 |
| 2 | José Natario | Alfetta GTV 2L |
Division 2 (- de 1600)| Ordre | Pilote | Voiture |
| 1 | Jacques Frémiot | Matra Bagheera |
| 2 | Denis Marcel | Alpine A310 1600 |
| 3 | Gérard Terroitin | Peugeot 104 ZS |
Division 2 (+ de 1600)| Ordre | Pilote | Voiture |
| 1 | Jean-Claude Macchetto | Alpine A310 2L |
| 2 | Jean-Jacques Bénézet | Volvo 343 S |
| 3 | Jacques Sanchez | Porsche 911 SC |
| 4 | Max Mamers | Matra Murena |
| 5 | Gérard Bonnet | Fiat Ritmo |