Il y a 10 ans, le rallycross...
Saison 1987
Source : Echappement
 
1977 : Ragnotti champion !
Le championnat de France de Rallycross, première édition, ne pouvait pas mieux débuter. Renault Sport avait construit à Dieppe une Alpine A310 V6 pour Jean Ragnotti. Champion de France 77, Jean Ragnotti vogua ensuite vers d'autres discipline avec succès.
 
C'est en 1976 que le Michel Hommell, Daniel Gérard et Jean-Paul Renvoizé organisèrent à Lohéac, la première course de rallycross en France. Depuis quelques temps, Renvoizé le journaliste ne parlait que des courses européennes de rallycross. Avec son copain, le photographe Jean-Claude Bonnaud, il entraîna le "patron" en Belgique. Conquis par cette discipline inconnue en France, Michel Hommell décida le Comité des Fêtes de Lohéac, petit village breton, de tracer une piste de Rallycross. Longue d'à peine 850 m, uniquement en terre battue, cette piste accueillit 38 pilotes représentant quatre nations. Parmi eux, citons l'ineffable Anglais Ron Douglas, (Ford Escort BDA 2 litres), le Hollandais Kees Hendricks (Ford Escort BDA 2 litres), le Belge Chris Lambot (VW 1303 2,2 litres), l'autre Belge Guy Deladrière (Porsche 911 Carrera 3 litres). Côté français, Jean Ragnotti (Alpine A 110 1800), Guy Chasseuil (Peugeot 504 TI), Henri Pescarolo (Porsche 911 2,7 litres groupe 3), Gérard Lemétayer (R 12 Gordini), et quelques monoplaces d'Autocross, exceptionnellement admises. Plus de 10000 spectateurs assistèrent à ce premier rallycross, le 5 septembre 1976 à Lohéac. Le succès de Lohéac ne fut par la suite jamais démenti
 
Deux équipes d'usine!

Renault Sport et Peugeot engagèrent pour le premier championnat de France de rallycross, en 1977, deux voitures officielles : une Alpine A 310 V6 de 250 ch (2850 cm 3/850 kg) pour Jean Ragnotti, et une Peugeot 104 ZS 1400 de 135 ch pour Jean-Claude Lefebvre. A cette époque-là, il existait deux catégories : la classe 1 ouverte aux voitures de moins de 1600, la classe 2 aux plus de 1600. Les voitures étaient issues des groupe 1 à 5. Il n'y avait aucune différentiation entre les berlines et les GT. De nombreux pilotes étrangers étaient invités à chaque course. Des prix alléchants étaient pour tous l'occasion d'arrondir les fins de mois ! C'est ainsi qu'il y avait 30000 F distribués par course en 1977 (47000 F en 1987 !) et un challenge BP-Auto hebdo, doté de 100000 F, récompensait les meilleurs pilotes français et étrangers en fin d'année.
 
Pilotes étrangers

Pour alimenter une discipline récente en France, le F.A.R. (France Association Rallycross) a appelé en renfort de nombreux pilotes étrangers. Au gré des neuf courses organisées en 1977, quelques pilotes européens ont grossi la liste des engagés. Il y avait l'équipe Memphis composée des autrichiens Franz Wurz et Andy Bentza sur des... Lancia Stratos, Heinz Bubetz (Porsche 911 3 litres), l'Anglais Gordon Rogers (Austin Mini Cooper), le Hollandais Kees Hendricks (Ford Escort BDA) ou encore l'inventeur du Rallycross, l'Anglais John Taylor (Ford Escort BDA). Il ne faut pas croire que tous ces spécialistes ont marché sur les pieds des Français. Loin de là même. Trois fois en 18 finales A, un pilote étranger a remporté la course : Gordon Rogers (Austin Mini Cooper) en Classe 1 moins de 1600 à Dreux-Bois Guyon, Franz Wurz (Lancia Stratos) en Classe 2 toujours à Dreux-Bois Guyon et Heinz Bubetz (Porsche 911 3 litres) en Classe 2 à Lunéville, dernière course du championnat. Le reste du temps, Bruno Saby sur une Alpine A110 1600 construite par Squale, la première société de... Michel Jacquier-Laforge et la Peugeot 104 ZS de Jean-Claude Lefebvre se sont partagés les victoires en Classe 1. De son côté, Jean Ragnotti a régné en maître absolu en Classe 2, remportant sept finales A en neuf courses, s'abstenant de courir à la dernière épreuve, participant au Safari Calédonien ! D'ailleurs ces trois pilotes ont occupé les trois premières places du championnat 77
 
Des petits nouveaux

En 1977, Ragnotti, Saby et Lefebvre faisaient déjà parti des notoriétés françaises. C'est non sans un certain plaisir que l'on regarde le classement du championnat 77. Ainsi nous retrouvons, Alain Coppier sur une NSU 1200 TT aux couleurs Pop Man, Pierre Brunetti sur une Simca Rallye 2, déjà marron clair, de 145 ch, Michel Marie qui a troqué sa Jidé vue à Reims-Juvincourt pour une Alpine A110 1600, mais aussi Franz Hummel, l'actuel organisateur des 24H de Chamonix, sur une Alpine A110 1600. Le Stars Racing Team a grossi parfois les rangs : Jean-Pierre Beltoise, Serge Marquand, Rémy Julienne, Jean-Claude Lagniez s'essayèrent sur des Simca Rallye 2. Même Jean-Louis Clarr tenta une fois l'expérience sur une Opel Kadett groupe 2, à EssayAlençon !

Les manches qualificatives n'existaient pas en 1977. En fonction des essais chronométrés, les organisateurs établissaient des séries de quatre voitures. Par l'élimination à chaque fois de la dernière voiture, chaque Classe (1 et 2) arrivait ainsi à établir des finales C, B et A. Aucun droit à l'erreur n'était donc autorisé ! Après la seule course organisé en septembre 76 à Lohéac, le championnat 77 se déroula sur neuf courses : ReimsJuvincourt, Dreux-Bois Guyon, Quenne-Auxerre, Essay-Alençon, Lohéac, à nouveau Essay-Alençon, Usseau-Chatellerault, St Junien et Lunéville. Cinq de ces courses sont toujours au programme de la saison 88 !.