206 Rallycross championnat d'Europe
Saison 2000
Texte : Anne C. Pauwels - Photos : Evens Stievenart
 
Elle roule ! Jean Luc Pailler nous a offert les premiers tours de roues de sa 206 engagée dans le championnat d'Europe de rallycross. "Elle est performante, on l'a rodée, on a développé pas mal d'éléments autour de la suspension et on a réalisé un gros travail sur le châssis", affirme le pilote breton... On verra la 206 en France, outre son programme européen lors de la manche d'Alençon les 3 et 4 juin. Voici, en attendant, de quoi se mettre en appétit...



La décoration de la voiture est déjà finie pour la présentation à la presse.


Les réglages ont déterminé un tarage de ressorts, d'amortisseurs et de barre stabilisatrice,
pour travailler sur l'assiette de la voiture, sur l'alignement des trains et sur les pneus.
 

C'est sur le circuit de Lohéac qu'on a surpris les premiers tours de roues de la jolie 206. Présentée à l'ensemble de la presse en statique le 12 mai dernier, la 206 n'a été réellement terminée que la veille de la séance de roulage : 2 jours d'essais pour roder toute la mécanique et commencer à travailler le développement pour le rallycross. La fin de la construction s'est déroulée sans problème majeur chez Liotard à Voiron (Lire le sujet complet de la construction de la 206 dans Car Terre N°28) et la carrosserie adaptée aux éléments de châssis, si ce n'est pour les ailes arrière, difficile à posées car elles tiennent compte des écopes de refroidissement pour le gros radiateur situé à l'arrière, dans l'habitacle. Autre souci : la suspension Airtec qu'on a attendu un bon moment de Hollande (bonjour les livraisons !)...
 


2Mi a réalisé la carrosserie : des choix esthétiques qui
confèrent à l'auto un look un peu "Mad Max"...
 


Le tunnel et la boite de vitesse sont un travail d'orfèvre :
la boite de vitesse est une Sadev séquentielle à 5 rapports.


Le pédalier est un Tilton posé sur le plancher. La colonne de direction
est démesurée : elle permet au pilote d'être assis complètement à
l'arrière de la caisse, juste devant les roues arrières.
 
Enfin sortie des ateliers, voici la 206 en terre bretonne. Lohéac est un circuit qui convient bien à ce type d'essai.

Le rodage est absolument indispensable pour la mise en place de tous les éléments mécaniques sans contrainte au départ. La suspension toute neuve doit rouler doucement pendant au moins 40 Km pour que les bagues d'étanchéité qui serrent le corps se placent bien. La suspension vient de chez Airtec, ce sont de gros diamètres de jambes.

La prise en main de la voiture a réjoui Jean Luc : "J'ai eu du mal, au début, parce que le siège est très en arrière, juste devant les roues arrière. La colonne de direction est interminable et les pédales sont fixées au sol, et non pas dans le tablier du compartiment moteur".


Des écopes d'arrivée d'air frais refroidissent les radiateurs
d'eau ou d'huile.
 


Les liaisons entre la carrosserie et les écopes :
c'est pas de la tarte...
 
Jean Luc aligne les premiers tours de roues, s'arrête régulièrement pour les contrôles de serrage, l'étude d'éventuelles fuites et l'observation des premiers kilomètres.

"Pour le pilotage c'est un peu étrange", appuie t'il, "Je ne vois pas le nez de l'auto, il est très plongeant sur la 206. Je vais sans doute avoir du mal à prendre mes repères rapidement. On a donc la sensation d'avoir une voiture vive, mais c'est simplement parce que je suis très en arrière".

A la fin de la période de rodage, tout fonctionne, si ce n'est l'affichage des vitesses au volant. Mais rien de grave, la connexion sera rétablie par Roro pour le lendemain matin, deuxième jour d'essai. Cette deuxième journée permet à l'équipe de tester l'auto dans des conditions de roulage vite : les pneus sont des Michelin en 17 pouces comme l'an passé, mais Jean Luc a voulu prendre ses marques avec les Avon en 17 pouces, puis avec des Michelin en 18 pouces. On aura du mal à lui faire avouer les différences et le bien-fondé de ses choix : les secrets de réglage des pilotes sont jalousement gardés... Quant à la suspension, on travaille dans des directions classiques : réglage de barre stabilisatrice, réglage d'amortisseurs sur les 3 voies: haut vitesse, basse vitesse et détente, choix de ressorts : "Les ressorts compensent mieux le roulis que les barres stabilisatrices", explique Jean Luc, "Il faut travailler sur le roulis pour éviter que la voiture change d'assiette tout le temps : si elle pique du nez au freinage, et si elle se lève trop à l'accélération, ça va louvoyer et on perd du temps"...



Les pneus Michelin ont été testés en 18 et en 17 pouces. Les pneus
Avon en 17 pouces restent l'apanage du championnat d'Europe.
Jean-Luc ne divulgue pas ses secrets de choix...
 

L'équipe sur le terrain est toujours la même autour de Jean Luc. Une bande d'initiés bien rodée qui permet de faire rouler Jean Luc au maximum : 100 tours de circuit en tout ! Qu'il en profite, il n'en fera pas autant en course avant longtemps... Quoique son programme étoffé lui permet de jouer sur les 2 tableaux: le championnat d'Europe en point de mire et quelques récréations en championnat de France, que Jean Luc le guerrier abordera comme il se doit : pour gagner !