Marville (15 et 16 avril 1978) 1ére manche du championnat de France de Rallycross |
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Saison 1978 -
Usseau-Châtellerault ![]() |
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Texte et photos :
Happyglove (Echappement - Juin 1978) |
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Neige et glaise à Marville Le Rallycross nous avait habitué à de beaux dimanches à la campagne avec soleil, poussière, spectacle, public, couleurs. Pourquoi ne pas avouer notre déception quand, transi par les giboulées de neige, nous assistions aux efforts désordonnés des pilotes pour rester sur la piste, par ailleurs admirablement tracée par l'ASA Lorest sur l'ancien aérodrome canadien de Marville. Sous la direction d'Albert Lavaux, les travaux étaient allés bon train malgré un printemps maussade mais la pluie avait ralenti la finition et le revêtement n'avait pas encore sa consistance définitive. L'an dernier, c'était chose courante mais heureusement le soleil arrangeait tout, sauvant ainsi la mise des organisateurs. Albert Lavaux n'a pas eu cette chance, comment lui en vouloir ? Pour cette "première", le plateau était agréablement fourni. C'est un fait surprenant et même rassurant quant à l'avenir de cette deuxième saison de Rallycross français. Le deuxième fait marquant de ce début de saison est, pour l'instant, le peu d'imagination témoigné, à tort ou à raison, par les concurrents. Il y avait peu de voitures "nouvelles" à Marville à l'exception de Forestier avec sa Fiesta, de Marteau (R5 Alpine) et de l'équipe Cresson (Golf et Scirocco). La plupart des pilotes ont choisi des valeurs sûres : Porsche, Alpine, Rallye 2 et on peut s'étonner de ne pas rencontrer des Mini "françaises" (1275 GT ou Innocenti 120 I), des 104 ZS, d'autres Golf, des Honda Civic, des Escort, des Coccinelle, des Fiat 128 ou X 1/9, etc. C'est dommage d'autant que cela laisserait croire que le milieu automobile français n'a pas encore réellement assimilé le phénomène Rallycross. 1978 apporte cependant de réjouissantes nouveautés et notamment deux formules de promotion : l'une mettant aux prises des Simca Rallye 1300 dans le cadre du SRT, l'autre des 127 Brava. Si cette dernière n'était pas encore prête faute de voitures, le SRT Rallycross était bien présent. Du côté du Championnat de France, de nouveaux visages venaient goûter aux joies des circuits en terre battue : Raymond Touroul sur une Porsche Carrera accompagné de son ami Pierre Dumas également sur Porsche, Georges Vaills (ex-vainqueur du Renault-Cross) sur Porsche 2,7 I, J.-M. Hesse (BMW 2002), S. Dumas, Fremiot, Collard et Lammens tous sur Rallye 2, Guilheux (Daf 66), S. Marteau (R 5), D. Peuple (Mini 1500), D. Marcel (Alpine) et surtout Michel Cresson sur une Scirocco 21. Les "anciens" pour la plupart n'avaient pas voulu manquer Marville, les points de début de saison étant bien souvent les plus faciles à prendre. Manquaient cependant à l'appel Tauffin (Fiat X 1/9), Paillocher (Chrysler 21), Tourenne (Escort 21), et... Ragnotti dont la voiture (voir plus loin) n'était pas prête. A l'exception du temps, deux sujets de discussion réchauffaient les cœurs et les passions : l'affaire Ragnotti et les VW de Cresson. Notre Ragnotti national devait courir avec son ex-Alpine gr. 5 grâce au Club Alpine de France et au sponsor de celui-ci (Deckart Micrographie). Seulement voilà, Renault n'avait pas du tout l'intention de vendre cette Alpine au Club du même nom, celui-ci s'est donc tourné vers une Porsche... Comme on le voit, tout cela ne manque pas de sel ! Malheureusement, la Porsche Cachia posa quelques problèmes aux mécaniciens et elle resta à Paris. Pour les VW, l'apparition de Michel Cresson apporte un vent nouveau sur le Rallycross. Sur terre, une VW ça marche! (1ère manche du Championnat d'Europe en Autriche, catégorie tourisme : 1. Coccinelle, 2. Golf, 3. Golf, 5. Coccinelle...) et pour ce deuxième championnat de France, Michel Cresson (garagiste VW à Amiens et importateur des pièces Muller) a préparé une Scirocco 2L pour lui (185 ch) et une Golf 1600 (165 ch) pour J.-P. Beltoise, ce dernier étant soutenu par "But". Malgré un autobloquant trop fort à son goût sur le sec (70 %), J.-P. Beltoise n'était devancé que par Saby aux essais (terrain sec) alors que Cresson affirmait une belle confiance dans la catégorie supérieure. Tout était donc en place pour la grande empoignade lorsque l'accessoiriste en chef du haut de ses nuages se trompa dans les manettes et fit tomber la neige. Stupeur dans les rangs et émoi au sein de la confrérie des pneus racing. En général les concurrents étrangers (et français dans une moindre mesure) apportent avec eux des pneus racing "Rallycross" usés pour les terrains secs et des pneus récents à gomme tendre et grosses sculptures pour les jours de pluie. Un pneu de Rallycross comporte des sculptures du style "pavé" mais ce ne sont pas des M + S (ou même des RC Michelin) et surtout ils sont très larges. Résultat : Bentza (Stratos), Greasley, Bubetz et à moindre degré Touroul et Lenoir, tous sur Porsche furent quasiment écartés de la bagarre, laissant notamment les traction avant s'expliquer. Moins de 1 600 cm3 La situation était presque limpide. Devaient théoriquement se retrouver en finale Painton (Mini 1300), Saby (Alpine 1600), Brunetti (Rallye 2 1600) et Potter (Mini 1500). Painton était aux anges et il ne voyait vraiment pas qui allait pouvoir le battre. Même confiance chez les autres. Du côté des challengers, ça n'allait pas tout seul. Forestier cassait une fusée sur sa Fiesta 1600, réparait mais l'arbre à cames déclarait forfait. Beltoise avait fait enlever son autobloquant à la suite des essais sur le sec et évidemment sur la boue... Dans le clan des Alpine, Saby mis à part, on remarquait les performances de Michel Marie et la forme de J.-L. Marteil, malgré l'excès de fougue du premier. Du côté des Rallye 2, c'est l'inattendu qui dominait. Rémy Julienne se mettait sur le toit et Serge Dumas, pour sa première course, accomplissait des prouesses, se retrouvant même en finale. Au fil des manches, la décantation se poursuivait et les favoris se retrouvaient en finale à l'exception de Bruno Saby, 3e en demi-finale, aveuglé après une défaillance du lave-glace. Il remportera la finale B devant Beltoise. Painton s'envolait comme prévu en finale avec sa fantastique 1300 mais Brunetti triomphait vaillamment de Potter alors que Dumas restait bloqué sur la ligne de départ, arbre de roue cassé. |
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Plus de 1 600
cm3 Le spectacle ici a pâti des conditions météo. Les Porsche étaient contraintes à de la figuration, la Stratos de Bentza ne parvenait pas à boucler un tour sans être poussé et la BMW de J.-M. Hesse restait collée dans la glaise. Destroyes avec son encombrante 504 Coupé n'était pas mieux loti et Douglas endommageait sa Chevrette aux qualifications. Le seul intérêt de cette catégorie résidait alors dans la lutte qui allait opposer Hopkins (Escort BDA 2 I) très à l'aise dans la boue aux deux tractions avant, la Saab Turbo du Suédois G. Johansson et la Scirocco 2L de Cresson. A noter que la Saab était équipée de pneus très étroits du style Hakkapelitta et que la Scirocco disposait de Michelin rechapés du style M + S. Hopkins l'emportait logiquement devant la Saab alors que Touroul connaissait la joie amère de terminer quatrième et premier des Porsche. La super-finale nous promettait une belle bagarre entre Painton et Hopkins mais sur un tel terrain rien ne pouvait entraver la marche de Painton. Hélas, après deux tours et déjà plus de 100 m d'avance, il devait s'arrêter boîte bloquée. Hopkins n'avait plus alors qu'à éviter la faute pour se protéger du retour de Cresson, de plus en plus à l'aise et logique vainqueur de Johansson. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
Classement général du championnat de France 1e : Michel Cresson - 16 Pts 2e : Pierre Brunetti - 15 Pts 3e : Raymond Touroul - 11 Pts 4e : Serge Dumas - 10 Pts 5e : Bertrand Lenoir et Bruno Saby - 8 Pts... |