Saint-Junien (14 et 15 octobre
1978) 11éme et dernière manche du championnat de France de Rallycross |
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Avant la course... |
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Texte :
Happyglove - Photos : CD.Tavernier (Echappement - Décembre 1978) |
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Touroul pour la dernière fois Le suspense a fait long feu... Tout restait encore possible pour Bertrand Lenoir qui en ce dernier rallycross pouvait in-extremis souffler le Challenge BP AutoHebdo à Bruno Saby, le nouveau Champion de France. Encore fallait-il que Bruno commette la faute ou abandonne, et que le Périgourdin remporte une victoire totale. Oui, décidément, ce circuit Copreco de Limoges ne réussit pas au pauvre Bertrand. Victime déjà d'une sortie de route l'an dernier, la Porsche sortait une 1ère fois dans une manche qualificative (pour éviter la Carrera de Striekel en perdition) mais après réparation d'une biellette, la boîte rendait l'âme, ruinant toutes les chances de son pilote dans le cadre du Challenge. Maigre consolation pour Bertrand, Bruno Saby n'a pas commis de faute et en remportant sa classe, il ne pouvait de toute façon plus être rejoint. Honoré par sa sélection comme épreuve du dernier Tour de France Auto, le circuit Copreco de St-Junien, situé près de Limoges, est devenu auprès des pilotes comme auprès du public une valeur de référence. Avec le Lardin, Lohéac et Alençon, le circuit Copreco compte parmi les plus beaux circuits de rallye-cross français. Nous lui ferons seulement deux reproches (propres d'ailleurs à beaucoup d'autres circuits) : virages trop serrés dans sa première partie avantageant exagérément le détenteur de la corde et revêtement non stabilisé sur toute la largeur de la piste, rendant impossible les dépassements à l'extérieur. En revanche, la grande ligne droite puis la courbe en montée, avec délestage juste avant le freinage du virage d'arrivée, faisaient l'unanimité, tout comme la tribune et les talus surélevés. Comme l'an dernier, chacun s'était efforcé de venir à Limoges, conscient que cette dernière épreuve était leur ultime chance de briller ou de gagner des points. La notoriété de ce rallycross était même parvenue aux oreilles de Jean-Pierre Jabouille qui, à peine arrivé du Grand Prix du Canada de F1, allait prendre le volant d'une Renault, bien sûr, mais cette fois d'une berlinette 1800, préparés et aimablement prêtée par Jacques Marquet, le manager de Tuning Service. Un autre Jean-Pierre avait fait le voyage, celui-là même qui avait hérité de la berlinette 1800 au rallycross de Toulouse et qui un beau jour de juin avait gagné, sur une Renault encore, une course de 24 Heures... J.P. Jaussaud, était donc lui aussi à Limoges, et pour l'occasion, il empruntait la VW Golf de Michel Cresson délaissée par Beltoise retenu par une course "Production" au Mans. Michel Cresson, lui-même, ne conduisait pas sa Scirocco 2L car en dernière minute, il la confiait à Bernard Delage, le régional de l'étape, qui court habituellement en montagne avec une Formule 2. A part ça, rien de bien nouveau sous le ciel limousin et on retrouvait donc la plupart des animateurs habituels des rallycross français. Par la force des choses, la classe 2 (plus de 1600) est devenue une Coupe Porsche et la classe 1 une Coupe Alpine, ces deux voitures représentant actuellement la panacée dans chacune des deux catégories. Ce n'est pas pour encourager les propriétaires de voitures de tourisme. On comprend mieux dans ce cas le projet pour 1979, visant à créer deux catégories Tourisme et Grand Tourisme, avec des subdivisions de classe. |
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Wambergue, la
menace pour Saby Dès le début des essais, Philippe Wambergue se mettait en évidence : voiture parfaitement au point, excellent moteur J.L. Leclère grand talent, Philippe achevait sa saison en fournissant une très grosse impression. A tel point d'ailleurs que Saby, inquiet, profitait de tous ces tours d'essais pour tester différents types de pneus et se faisait devancer par Jaussaud, très bien habitué à sa Golf, et par David Potter. Ce circuit de Limoges est particulièrement propice aux tractions avant par la forme de ses virages et il fallait s'attendre à de rudes empoignades l'après-midi. Cette particularité apparaissait d'ailleurs par les performances de Stéphane Marteau (R5 Alpine) et de Michel Forestier (Ford Fiesta 1600), encore que le premier souffrait d'ennuis de réglage et que le second ménageait ses transmissions, ayant enfin pu obtenir celles de la Fiesta 1300. Les manches qualificatives n'apportaient rien de nouveau mais confirmaient la forme de Wambergue, de Potter, de Jaussaud et la "pêche" de Brunetti. Saby allait vite, très vite, mais il demeurait à 2" (sur 4 tours) de Wambergue. Un coup de théâtre était-il à prévoir ? En quarts de finale, Wambergue passait facilement, suivi de Marteil (victorieux de Marie, après une bagarre homérique). Brunetti également qui prenait la berlinette de Saby au démarrage, Duboust et Dumas (après, il est vrai, l'abandon de Potter en tête de la manche), que rejoignaient Jaussaud et Michel Hommell. Un pronostic pour la finale ? Wambergue, Saby, Brunetti et Jaussaud... Rien ne va plus, voici les demi-finales. Bruno cachait son jeu... Imparable il remporte sa course devant Wambergue, Hommell et Duboust. Brunetti fait de même et devance Marteil. Et Jaussaud ? Battue au démarrage par les tractions arrière, la Golf remonte mais se heurte à Marteil qui ne commet aucune faute. Jean-Pierre est de plus en plus pressant mais entendant demeurer tout à fait correct, il se refuse à la poussette. Le voilà donc éliminé de la finale A. Roulements de tambour, la voilà donc cette fameuse finale : Wambergue va-t-il enfin dissiper son complexe Saby, le Grenoblois libéré de la menace Lenoir (voir classe 2) va-t-il terminer sa saison en beauté et surtout Brunetti ne va-t-il pas surprendre les deux Renault ? Feu vert : premier virage, Bruno est parti comme une bombe, un super-démarrage comme il en a le secret, et Philippe est déjà condamné à la 2e place. Derrière ça bouge : Marteil est mieux parti que Brunetti, mais "l'Apache" n'est pas homme à se résigner. Brunetti dans le civil, c'est l'homme le plus calme de Bois-Colombes, la bénédiction des concierges, mais dans une auto... Moralité dans l'avant-dernier tour, sur la ligne droite, les deux voitures sont côte à côte et personne ne veut céder... Boum ! Tout le monde descend ! La Rallye 2 de Brunetti a fait 30 m de mieux que l'Alpine de Marteil... Bref, il est 3e. Tous deux sont hilares et ovationnés par le public. En finale B, Jaussaud se retrouve à nouveau derrière une Alpine, celle de Michel Hommell (une "Saby" replica construit elle aussi par Polytechnic). La Golf est plus rapide mais impossible de doubler. Cela finit comme cela devait finir : tête-à-queue pour tout le monde. Michel Hommell est le plus prompt à repartir, alors que J.-P. Jaussaud se fait doubler par Jean-Michel Duboust. Lenoir en sombre Bertrand Lenoir, meilleur temps aux essais, avait survolé la 1ère manche qualificative. 5" de mieux que Jabouille, la ire Porsche, celle de Greasley,- étant déjà à 6". Dans la seconde manche, alors qu'il prend un tour à Striekel, la Porsche de celui-ci se met en travers et pour l'éviter Bertrand tape le talus de face. Bilan : à 1ère vue, une biellette tordue. Elle est remplacée, la manche est recourue, mais Bertrand a triste mine : sa boîte de vitesses est à l'agonie. Heureusement pour le sport, Touroul qui avait lui aussi tapé à l'arrière gauche (pour éviter Chapman), dans la ire manche, pouvait réparer. En quarts de finale, Touroul et Bubetz émergeaient sans problème face à la Capri de "Manu" alors que Vaills, en état de grâce à Limoges, devançait Johansson ; celui-ci ayant passé Deladrière au 3e tour, l'Alpine V6 du Belge tournant sur quelques cylindres (Combien ? Mystère belge...). Dans le 3e quart, Greasley n'était pas inquiété mais Delage soulevait l'émotion de son public en doublant la Chrysler 2 L de Morel, encore un peu lourde sur ce circuit mais admirablement préparée et conduite par son propriétaire. En finale B, Chapman précédait Jabouille, vainqueur avec style de Striekel, malgré le handicap de puissance. En demi-finale, Touroul précédait Greasley, Jabouille et Johansson alors que dans la seconde, Bubetz et Chapman semaient la perturbation. Tous deux bien partis derrière Vaills, l'Allemand et l'Anglais s'accrochaient ce qui faisait bien l'affaire de Bernard Delage, qualifié ainsi pour la finale. Malheureusement, le moteur de la Scirocco cassait (ça va coûter fort cher, n'est-ce pas Michel Cresson ?) et Bubetz se retrouvait donc en finale. Greasley et Touroul se présentèrent côte à côte au premier virage de la finale A. Greasley sortait vainqueur de cette lutte alors que Vaills ne pouvait dépasser Bubetz mieux parti. En finale B, Jabouille dominait Chapman alors que Johansson tombait en panne sur le circuit. Dernière superfinale de l'année : Touroul cette fois n'est pas surpris et s'envole poursuivi par Philippe Wambergue et Georges Vaills. Bruno Saby est enfermé par la Porsche mais il profite de la bousculade Bubetz-Greasley pour rejoindre le groupe de tête. Il n'y aura aucun changement et Touroul, après une saison en demi-teinte, remportera la Coupe et le chèque de 5 000 F qui s'y rapporte. Sur le podium tout le monde est content : Touroul parce qu'il gagne, Vaills parce qu'il a fait une belle démonstration de son talent, Saby parce qu'il est double Champion et Lenoir parce qu'il aime voir les gens heureux... A l'année prochaine... A noter que comme dans les épreuves du Championnat de France, cette dernière course a été particulièrement meurtrière pour les voitures : les pilotes étaient-ils fatigués, ou les talus étaient-ils trop près ? |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes étrangers ne
marquent pas de points pour le classement du championnat de France, mais
uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
Classement général final du championnat de France 1e : Bruno Saby - 184 Pts (Décompte de 29 Pts) 2e : Bertrand Lenoir - 154 Pts (Décompte de 10 Pts) 3e : Raymond Touroul - 135 Pts (Décompte de 9 Pts) 4e : Philippe Wambergue - 115 Pts (Décompte de 5 Pts) 5e : Jean-Pierre Beltoise - 101 Pts (Décompte de 4 Pts)... |
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