Essay (16 et 17 juin 1979) 5éme manche du championnat de France de Rallycross 5éme manche du championnat d'Europe de Rallycross |
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![]() ![]() Classement européen |
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Texte
et photos : Jean-Paul Renvoizé (AutoHebdo - 21 Juin 1979) |
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... ce fut un coup de maître ! Le chef d'une entreprise de transport et l'ancien routier... IL ne s'agit pas d'une fable de La Fontaine, mais des deux vainqueurs de la manche européenne d'Alençon-Essay. Martin Schanche (Escort) s'est imposé en "Saloon Cars", comme il l'avait déjà fait en 78 à Lohéac, et Olle Arnesson (Porsche), un bon gros viking de 25 ans, l'a emporté en GT, catégorie dans laquelle s'illustraient Beltoise et Snobeck. "Les dix hectares ne suffisent pas !". Le responsable des parkings spectateurs de l'Ecurie des Ducs est entré comme un diable chez Norbert dont la ferme surplombe la petite vallée encaissée où se niche le circuit d'Essay. "On va vous en louer un peu plus... y a plus de monde que prévu..." poursuivait-il alors que sur la grande table de ferme le pâté de foie et le pâté de viande laissaient la priorité à la bouteille de cidre bouché qui venait de la droite... Sous le soleil tant espéré, des centaines et des centaines de pare-brise étincelaient comme si les 24 Heures du Mans étaient venues jouer les prolongations. Au total : douze hectares de tôle ruminaient paisiblement les gaspis après avoir libéré entre 10 et 15 000 spectateurs ! En début d'après-midi, le succès de ce grand rendez-vous français de la saison de rallycross était déjà un triomphe... |
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Touroul le plus rapide Les premières escarmouches des essais de la matinée du dimanche laissaient présager de la suite : il allait s'agir d'un spectacle de haute qualité où le sport allait trouver son compte. En catégorie Grand-Tourisme, trente-et-un concurrents constituaient le plus riche et le plus complet des plateaux depuis la saison de championnat d'Europe, même si l'on notait les forfaits de dernière heure de Ake Andersson (Porsche Carrera), Matti Alamäki (Porsche Carrera), J. Millim (Flat X 1/9) et P. Lesur (Alpine Renault A 110). En revanche, aux côtés des ténors de l'European Circus, on enregistrait la première participation de "Knapick" au volant de la berlinette noire qui avait été pilotée à Muret par Jean-Pierre Jaussaud. Comme on va le voir, cette première fut très remarquée. Les leaders du championnat étaient bien sûr présents et grands favoris avec Olle Arnesson (Porsche Carrera 3.5 litres), Per Engseth (Porsche 911-3.3 litres), Andy Bentza (Lancia Stratos HF) et Arne Stenshorne (Porsche Carrera 3.3 litres). Les outsiders se tenaient également prêts à créer la surprise avec Heinz Bubetz (Porsche 934 Tc), John Grealsey (Porsche Carrera 3.3 litres); Jos Fassbender (Alpine Renault A310 V6) et Adrianus Albers (Porsche turbo). Mais, comme c'était le cas à Lohéac en septembre dernier, les spécialistes français n'avaient pas hésité à venir en force pour tenter de contrer l'armada étrangère. Raymond Touroul (Porsche Carrera) avait opéré quelques adaptations efficaces (suspension, moteur et aileron AR) pour la circonstance. On retrouvait également le leader du Championnat de France, Jean-Pierre Beltoise (Alpine Renault A 310-1600), flanqué de son compère du Championnat des voitures de production, Dany Snobeck (Porsche Carrera), ainsi que Bertrand Lenoir (Porsche Carrera 3L), les frères Wambergue (Alpine A 110 et A 310 V6) Philippe Gobeaud (Porsche), Alain Oger (Alpine Renault A 110-1600), les transfuges de l'Autocross Aïta (Porsche), Dayraut (Porsche) et Flamery (Alpine Renault A 310), et toute une nuée de berlinettes emmenées par le régional de l'étape Michel Marie. En "Saloon Cars", les effectifs étaient plus importants encore puisque quarante pilotes étaient en lice. On regrettait bien sûr les forfaits de Grunsteidl (VW Golf), Lambot (VW Golf), Dunac (Vauxhall Magnum) et de Trevor Hopkins avec la fameuse Ford Fiesta 1700 BDA. Schanche n'allait, une fois de plus, pas avoir la partie facile avec les «beetles turbos" et les trois Volvo 343 Tc de l'usine (qui avait dépêché sur place presque tout son staff)... "L'année dernière, j'étais indépendant et j'avais modifié mon pont à ma façon. Avec mon titre de champion d'Europe, j'ai beaucoup d'avantages, dont celui d'être aidé par l'usine. J'ai en effet un contrat avec Ford pour l'année et je suis tenu d'utiliser les pièces spécialement usinées qu'ils me fournissent. Le problème, c'est que j'avais un pont moins orthodoxe mais plus efficace en 78. J'ai vraiment du mal à me défaire des VW coccinelles et des Volvo turbocompressées cette saison et sur ce circuit je vais devoir me méfier une fois de plus..." nous expliquait Martin Schanche. A Alençon-Essay en effet, le Norvégien retrouvait l'étau dans lequel il était pris au classement , à savoir les deux coccinelles turbos de Hultqvist et Nyström et les deux Volvo de Per-Inge Walfridsson et Borje Carlsson. Autres candidats à la victoire : Lars-Erik Walfridsson (le frère du premier) avec la troisième Volvo d'usine, P. Dam (BMW 3.20 i), R. Douglas (Chevette) et un gros bataillon d'Escort 2 litres avec Welch, Andersson (pas Ake, le vainqueur de la super-finale de Lohéac, mais Suen-Erik), Molander, les frères Van Schie, et Jan De Rooy. Les spécialistes du cru étaient là, en position inconfortable, de par leur matériel très nettement inférieur en puissance. Aux côtés des nombreuses Simca Rallye 2 (parmi lesquelles celle de Pierre Brunetti était la plus musclée), on notait pourtant la Chrysler Maurelec de Marcel Morel, l'Escort de Robin Tourenne, l'Alfa de Maujean, la BMW de Heise et la Fiat Ritmo (superbe) de Daniel Adenot. Le record du tour était réalisé au cours des essais chronométrés par la Porsche Carrera de Raymond Touroul. Il était le seul à descendre en-dessous des 40 secondes (39"83 très exactement) et précédait deux de ses compatriotes (Snobeck et Aïta) tandis que Dominique Wambergue, cinquième meilleur performer en GT suivait de près Olle Arnesson. Martin Schanche, le plus rapide des Saloon Cars, réalisait 41" tout juste, performance qui le situait au classement absolu immédiatement derrière les Porsche Carrera de Touroul et Snobeck. Mais dans cette catégorie "tourisme" c'était une razzia scandinave où émergeaient seulement P. Dam (4e temps), Ed Van Schie (7e temps), Welch (9e temps) et... le remarquable Brunetti 10e temps avec sa Rallye 2. |
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Qualifications
animées... Autant les évolutions en Saloon Cars étaient empreintes de fair-play (tout en étant spectaculaires et acharnées), autant les courses en Grand-Tourisme furent sujettes à des contacts durs et souvent peu sportifs. Ce furent souvent les Français qui firent les frais des opérations et dans cette division II, Touroul et Snobeck eurent plus que du fil... à retordre avec Olle Arnesson et Arne Stenshorne. Touroul pris de plein fouet par Arnesson fut indirectement éliminé par celui-ci puisqu'il manquait une autre manche de qualification (cardan) par la suite. Snobeck, qui n'avait pu dans le nuage de poussière, éviter le "paquet" abîmait l'avant de sa Carrera mais parvenait tout comme Jean-Pierre Beltoise (qui avait évité tout contact souvent dramatique de conséquences) à se qualifier en finale A déterminant les places de 1er à 4e. Les autres malchanceux étaient Dominique Wambergue dont la berlinette avait été sévèrement maltraitée par une Porsche, Lenoir (fusée cassée), Oger (touchette avec l'autre Alpine de Marcel, trahi par son embrayage un peu plus tard), et Gobeaud (crevaison). Philippe Wambergue quant à lui limitait les dégâts après avoir été menacé (cardan de sortie de boîte). Eliminés également : Bubetz (alimentation), Greasley (qui n'avait pu faire partir son moteur dès les essais), Peters et Arta qui s'étaient distingués aux essais. Avec Beltoise et Snobeck, les autres qualifiés étaient au nombre de six : Philippe Wambergue et "Knapick" accédaient à la finale B (5e et 8e places) et la finale C réunissait Dayraut (Porsche) et les trois berlinettes A110 de Marie, Marteil et Tarrière. |
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Dans
l'autre division, celle des voitures de tourisme, aucun Français ne
parvenait à se qualifier pour les finales. Déçus, ils oublièrent pourtant
bien vite leurs déconvenues en assistant à d'incroyables démonstrations de
virtuosité de la part des Scandinaves. Le trio des 343 turbos ne lésina pas
sur les acrobaties, évitant bien souvent les passages sur le toit par on ne
sait quel miracle ! Les milliers de spectateurs étaient en transes pour une
fantastique 3e manche qualificative opposant Welch à Carlsson. Le
paroxysme était atteint avec le duo Schanche-Per-Inge Walfridsson, les deux
pilotes se passant et se repassant sans jamais concéder à tour de rôle plus
de 60 cm d'écart en pleine accélération et virant de concert, l'un à la
limite du survirage, l'autre en compensant magistralement une tendance au
sous-virage... Les finales promettaient ! Brunetti qui s'était maintenu au
niveau des "qualifiables" passait malheureusement sur le toit alors qu'il
tenait tête à l'Escort de Suen-Erik Andersson. Dommage. G.T. : Arnesson, mais aussi Beltoise En finale C, quatre Français étaient en lice et c'est sans surprise que la Porsche de Jean-Claude Dayraut devançait facilement les trois berlinettes de Marie, Marteil et "Tatave" alias Tarrière. Philippe Wambergue, bloqué sur la ligne (cardan) ne pouvait défendre ses chances en finale B et laissait s'expliquer "Knapick" avec les deux puissantes Porsche Carrera de Per Engseth et Arne Stenshorne. Trahi par sa boîte de vitesses, Engseth, auteur du meilleur départ tombait en panne dans le dernier tour et laissait Stenshorne s'emparer de la 5e place du classement général devant "Knapick" et sa berlinette de location. |
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La finale A allait
faire battre le cœur des spectateurs puisque Beltoise et Snobeck étaient en
piste. Malheureusement, accélérateur bloqué, Dany Snobeck sortait dans
l'épingle du "juge de paix" et Jean-Pierre Beltoise ne pouvait museler les
puissantes Porsche et Stratos de Arnesson et Bentza qui terminaient dans cet
ordre. Schanche malgré De Rooy Les Volvo qui avaient assuré le plus clair du spectacle ne furent pas récompensées de leurs efforts en "Tourisme". Dans la finale C, on retrouvait L-E Walfridsson opposé à la Saab de Goran Johansson (qui semble avoir définitivement adopté la France !) et aux Escort de Andersson et E. Van Schie. Trahi par sa transmission, Walfridsson laissait s'expliquer ses trois rivaux qui n'étaient bientôt plus que deux avec l'abandon de Van Schie (boîte au 2e tour). Johansson était stoppé à son tour un peu avant l'arrivée que passait victorieusement et tranquillement S-E Andersson. Hultqvist (VW coccinelle), Nyström (VW Coccinelle), Welch (Ford Escort) et Carlsson (Volvo 343 Tc) composaient la finale B qui allait être pleine de suspense. Hultqvist se détachait d'emblée tandis que Nyström manquait son départ. Un problème moteur ralentissait Hultqvist tandis que Nyström refaisait son handicap devant une foule déchaînée, passant Carlsson qui évitait de justesse le tonneau, puis talonnant les deux leaders. Mais Hultqvist poursuivait au ralenti, et -surprise - Carlsson crevait à l'avant. Entre les deux "blessés" s'engageait alors une course poursuite à un demi-tour d'intervalle qui allait confirmer finalement ces positions tandis que Welch n'avait aucun mal à s'imposer. Dans la grande finale, Schanche, auteur du meilleur départ, conservait son avantage jusqu'au baisser du drapeau tandis que De Rooy parvenait à prendre à mi-course le meilleur sur son compatriote Piet Dam. Per-Inge Walfridsson était victime de la bousculade du premier virage et devait abandonner, une roue avant arrachée. |
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Les points
marqués par les pilotes français (pour le championnat de France) où par les
pilotes étrangers inscrits au challenge BP-AutoHebdo sont les mêmes que ceux
inscrits lors de cette épreuve du championnat d'Europe. |
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Les points
marqués par les pilotes français (pour le championnat de France) où par les
pilotes étrangers inscrits au challenge BP-AutoHebdo sont les mêmes que ceux
inscrits lors de cette épreuve du championnat d'Europe. |
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