Saint-Junien (20 et 21
septembre 1980) 9éme et dernière manche du championnat de France de Rallycross 8éme manche du championnat d'Europe de Rallycross |
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![]() Classement européen |
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Texte
: Frédéric Billet - Photos : Gilbert, A+P, Taillade, Frédéric Billet
(Echappement - Novembre 1980) |
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France-Europe Express La partie ne s'annonçait pas facile pour les pilotes français qui disputaient à Limoges/St-Junien leur dernière manche de Championnat national au beau milieu des partenaires du rallycross européen dont c'était, pour eux aussi, une manche importante (la dixième du championnat). La confrontation s'annonçait donc très "chaude" et finalement nos représentants ne s'en sont pas si mal tirés... Les principaux animateurs du Championnat de France étaient au rendez-vous sur le circuit Copreco de St-Junien et au niveau du Championnat d'Europe, la participation étrangère était aussi très relevée, même si l'on notait l'absence de quelques Britanniques comme Greasley (Porsche), Potter (Mini 1500) et Ron Douglas (Vauxhall Chevrette). |
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Le "gros" des
troupes nous venait de Belgique : Andy Lasure sur VW Golf 1800, d'Autriche :
Bentza sur Lancia Stratos, de Hollande : Piet Dam sur BMW 320 et Albers sur
Porsche Turbo, d'Allemagne également : Heinz Bubetz sur Porsche, de
Grande-Bretagne encore : Welch et Hopkins sur des Ford Escort et Fiesta, et
surtout de Scandinavie avec les Norvégiens Schanche (Ford Escort) et Engseth
(Volvo 343 Turbo), le Danois Svanholt (Porsche), le Finlandais Alamäki
(Porsche), les Suédois Walfridsson, Hultqvist, Carlsson (tous sur Volvo 343
Turbo) et Goran Johansson sur une Saab 99 Turbo (mais lui, il est presque
Français). José Natario, le Portugais à la Rallye 2, était bien seul pour
représenter les "étrangers du Sud". Avec le contingent français, on arrivait
aux chiffres de 34 partants en Saloon cars et de 26 en GT. En fait, l'immigration européenne ne facilitait pas la tâche de nos pilotes nationaux car, si le système d'attribution des points ne changeait pas, en revanche les finales dans les deux divisions étaient disputées sans distinction de classes plus ou moins de 1600 cc, conformément au règlement du Championnat d'Europe. Côté français, Trintignant, Marquant et Julienne étaient absents, par contre le "clan" Wambergue était au complet : Philippe sur son A310 (équipée pour l'occasion d'une injection qui portait la puissance du 4 cylindres 2L à 218cv), mais aussi Dominique qui disposait d'une A310 équipée d'un 2.6L "refait maison" et "Manu" sur une version 1600 cc. Pour le reste, mis à part Marcel Morel absent et Catillon forfait (segment), avant les essais, l'essentiel des habitués du Championnat de France était là. |
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Une
pluie violente perturba les réjouissances du samedi. Fort heureusement, la
piste bien irriguée sécha bien, même si c'était encore glissant lors des
essais libres sous le soleil du lendemain, ce qui permit d'ailleurs à
quelques funambules comme Schanche, Hultqvist ou Trevor Hopkins, de mettre
tout de suite les spectateurs les plus matinaux dans l'ambiance à grand
renfort de travers interminables. Quel show ! C'était tellement
impressionnant que l'on s'attendait un peu à voir nos petits Français mangés
à diverses sauces (au goût plus ou moins douteux), par les grands
spécialistes européens. |
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C'est un peu ce
qui se produisit à l'issue des manches qualificatives des Saloon cars où
Beltoise, bien qu'ayant adopté le style scandinave (grands virages - longues
dérives) ne pouvait faire mieux que le 7e temps derrière les
Volvo Turbo, l'Escort de Schanche et la BMW 320 de Piet Dam. Brunetti, Aïta
et Chevreton (qui courait avec un moteur d'emprunt), respectivement 10e,
12e et 13e, étaient encore plus distancés. Par contre, en GT, les puissantes Porsche étrangères subissaient la loi de Touroul, un poil plus vite qu'Arnesson. Wambergue réalisait le 3e temps devant Alamäki et Tarrière (très en verve sur son Alpine A310-1600 cc) qui précédait Albers et Bubetz. Andy Bentza, alors leader du Championnat d'Europe, avait été éliminé dès les essais, un arbre de roue ayant cassé sur sa Stratos. Finales B: fast and schnell En Saloon cars, Brunetti et Beltoise démarraient fort, la petite Rallye 2 du Team HB2 surgissait crânement de la seconde ligne (il y avait 6 voitures pour chaque départ) et bouclait le 1er tour en tête devant la 505 Politecnic et la Ford Fiesta de Trevor Hopkins. Un tour plus loin, Beltoise, plus ou moins sournoisement "écarté" de sa trajectoire, partait en tête-à-queue et laissait passer la meute. Le diabolique Hopkins se calait alors contre l'aileron arrière de Brunetti et le passait au tour suivant. Les deux hommes finissaient dans cet ordre devant Johansson et Aïta dont les voitures portaient les traces d'un beau duel. En GT, Bubetz imposait facilement sa Porsche devant les Alpine de Flamery (A310) et Marteil (A110). Frémiot avait lâché prise après un excellent début de course et Marie, un moment second, avait dû rentrer au ralenti. |
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Finales A : les Vikings... Bagarre de... saloon en division 1, entre les Volvo Turbo suédoises et Martin Schanche, le Norvégien à la Ford Escort. A quatre (les 343 du Mobil Team de Hultqvist, Carlsson et Engseth et la voiture officielle de Walfridsson) contre un, la lutte était vraiment trop inégale. Dès le 1er virage, alors que Walfridsson avait pris une demi-longueur d'avance, l'Escort de Schanche, qui avait déjà enduré un tonneau sous l'impropre initiative de son pilote, était, cette fois, prise en sandwich, poussée avec insistance, puis proprement "virée" par les pilotes Volvo. C'était tellement flagrant que la réclamation de Schanche était immédiatement acceptée et la manche annulée puis recourue. La monture de Schanche avait vraiment souffert et, comme sous la carrosserie crépie de l'Escort, l'embrayage était mort, Schanche ratait son départ, laissant filer les Volvo et l'excellent Hollandais Piet Dam. Schanche avait perdu tout espoir mais pas le moral. Il se lança dans un récital de pilotage fantastique : utilisant les talus du circuit comme des murs de neige, il propulsait son Escort dans tous les sens, dans une féérie de poussière et bouclait son dernier tour avec tout le corps à l'extérieur de sa voiture, pilotant avec une main, un pied et les genoux, le tout en butée de contrebraquage ! Sport ou spectacle ? Toujours est-il que l'exhibition du Norvégien avait quelque peu éclipsé aux yeux du public le superbe ballet des Volvo 343 qui se déroulait au même moment. Celui-ci fut d'ailleurs arbitré par Piet Dam et sa BMW 320 qui s'accrochaient à leurs basques, réussissant même à piquer Hultqvist et Carlsson au freinage. Devant, Walfridsson s'imposait sans problème à Engseth. |
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... et les Normands En catégorie GT, les Français n'allaient pas s'en laisser compter. Dans la finale A, Touroul, déjà le plus rapide des essais, allait se montrer intraitable. Le Normand s'installait au commandement dès le début. Derrière, un autre Normand : Philippe Wambergue s'accrochait à Arnesson après être parti en seconde ligne. Il passait même la Porsche au 2e tour et n'allait plus quitter la seconde place en dépit des efforts acharnés du pilote suédois. Tarrière, sur son A310 1600 résistait courageusement aux Porsche d'Alamäki et Albers, mais finissait par partir en tête-à-queue. Ayant eu quelques problèmes avec son clapet d'injection, Philippe Wambergue avait dû faire remonter ses bons vieux carbus sur son 4 cylindres. Avec un tel moteur, très souple, mais moins puissant qu'un V6 au démarrage, il ne fallait pas rater son départ, surtout celui de la super-finale où les Normands Wambergue et Touroul affrontaient cette fois directement les Vikings. Idéalement parti à la fine pointe du baisser de drapeau, le Normand à l'Alpine plongeait à la corde devant le Normand à la Porsche. Ce n'était pas gagné pour autant car le grand Raymond était à fond derrière. D'autant plus à fond qu'au tour suivant, un bête contacteur de stop coinçait en tombant l'accélérateur de la Porsche Tréfil Arbed qui allait au talus. Le temps d'un coup d'œil dans le rétro et Wambergue notait la présence de Walfridsson, le Viking, juste sous l'aileron arrière de son Alpine. Suivirent alors 4 tours de cauchemar : "Il ne fallait pas que j'ouvre la moindre porte, il était collé à moi, terrifiant, il ne pouvait pas passer mais c'était vraiment juste". Quatre tours d'angoisse admirablement contenue et Philippe Wambergue remportait une super-finale qui le comblait de joie. Moins joyeux, on le comprend, l'infortuné Touroul était tout de même reparti et bien revenu sur Alamäki et Arnesson contre lequel il échouait d'un souffle. Entre les Normands, on pointait dans l'ordre Walfridsson, Dam, Hultqvist et, bien sûr, Arnesson. |
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Les pilotes
étrangers ne marquent pas de points pour le classement du championnat de
France, mais uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Raymond
Touroul, sous contrat avec un autre pétrolier que BP, ne marque pas de
points pour le challenge BP-AutoHebdo. |
Classement général final du championnat de France 1e : Pierre Brunetti - 133 Pts (décompte de 37 Pts) 2e : Roger Chevreton - 131 Pts (décompte de 25 Pts) 3e : Raymond Touroul - 121 Pts (décompte de 17.5 Pts) 4e : Michel Marie - 108 Pts (décompte de 32 Pts) 5e : Gustave Tarrière - 105 Pts (décompte de 28 Pts)... |
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Bouchevreau à l'usure Dès les manches qualificatives, Bouchevreau se montrait le plus rapide devant Bénezet, Châteaux et Roland. Les 4 hommes semblaient devoir dominer les débats, mais dans sa finale, le pauvre Châteaux cassait une transmission et perdait ses espoirs d'accéder à la super-finale. Dans celle-ci, c'est Bénézet qui se montrait le plus prompt et s'élançait en tête, juste devant Bouchevreau à l'affût. Ce dernier harcelait Bénézet, qui finissait par rater une vitesse et ne laissait pas passer l'occasion. Attaquant à fond, Bénézet passait dans un trou, cassait sa crémaillère de direction et montait sur un talus, duquel il pouvait voir, une fois la poussière retombée, Bouchevreau, intraitable, s'envoler vers la victoire devant Roland, Roger et Antonio |
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Les pots cassés à ...
Pottier Cheutin, leader du Challenge (et qui devrait le rester) ne put même pas se défendre à St-Junien : son auto et sa remorque (qui avait perdu son attache) étant allées au fossé sur la route qui menait le pauvre Cheutin au rallycross. Dans la super-finale, Lebreton menait la danse devant Ritzmann jusqu'à un tour de la fin. Le dernier nommé passait seul, et en tête, la ligne d'arrivée, puis était disqualifié pour poussette irrégulière sur Lebreton ! C'est donc le 3e larron qui avait fini second, c'est-à-dire Pottier qui héritait des pots cassés et était désigné vainqueur. |
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