Solgne-Juville (22 et 23 août
1981) 6éme manche du championnat de France de Rallycross 7éme manche du championnat d'Europe de Rallycross |
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![]() ![]() Classement européen |
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Texte et photos :
Jacques Privat |
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Le jour de Schanche Nette victoire dimanche à Solgne du Norvégien Martin Schanche, bien connu des Français, sur sa Ford Escort Turbo. Du même coup, Martin reprend la tête du championnat d'Europe devant le Néerlandais Piet Dam sur BMW 320 I, peu à l'aise en Lorraine, et Per Inge Walfridsson, poursuivi par la malchance tout au long du week-end. D'ailleurs à trois courses de la fin du championnat, on peut dire que Per Inge Walfridsson, le champion d'Europe 80 en saloon car, ne pourra rééditer sa performance de l'année dernière. Largement distancé de 37 points au classement provisoire du championnat, il fut accablé à Solgne par des ennuis de joint de culasse et de turbo, tout comme son coéquipier Per Engseth. En effet, après avoir triomphé en 80 avec des Volvo 343 équipées du moteur 1400 Renault Turbo, l'usine a délaissé cette année le championnat d'Europe. Préparant l'avenir, Volvo a donné à ses deux anciens pilotes le soin de mettre au point un 2.4L 16 soupapes. Pour essayer de reconquérir le titre, Walfridsson et Engseth ont ajouté un turbo à ce moteur. Malheureusement l'ensemble manque de fiabilité et ils en ont fait l'amère expérience à Solgne : Per Inge Walfridsson n'a même pas pu se qualifier dans une finale et Engseth a fini bon dernier de la finale A après avoir connu de multiples problèmes dans les manches qualificatives. |
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Quelques absences remarquées La préparation du rallye des 1000 Lacs nous a privé de la participation d'Antero Laine sur Volvo 342 2.5L 16 soupapes, vainqueur de la dernière course en Hollande. De même Andy Bentza, qui a cassé dernièrement le moteur 3L, unique en Europe, de sa Lancia Stratos, est resté dans son Autriche natale. Le Norvégien Gulbrandsen sur Ford Escort, le Belge Budo sur VW Golf GTI, le Norvégien Skogstad sur Volvo 343, mais aussi, et c'est dommage pour le spectacle, la De Tomaso Pantera du Néerlandais Sieben, ont du déclarer forfait. Même chez les Français, tout le monde n'était pas là : Dumas (Rallye 2), Durand (Rallye 2), Riom (Fiat Ritmo), Bénézet (Fiat X1/9), Roger (Fiat Ritmo), Ménier (Ford Escort), Thibaudeau (Triumph Dolomite), Manu Wambergue (Alpine A310 V 6), Triquet (VW Golf GTI), Catillon (Alpine A310). Beaucoup d'entre eux n'ont pas eu assez de temps pour réparer leur voiture... à moins que ce soit les vacances qui se prolongent. |
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Schanche, ça va ! L'orage qui s'est abattu sur la région dans la nuit de samedi à dimanche, a contraint les organisateurs à repousser d'une heure le début des essais chronométrés. C'est sur une piste bien boueuse que Schanche a réalisé le meilleur temps absolu, devançant Bolneset (Ford Escort 2.2L), brillant tout le week-end, d'une demi-seconde. Piet Dam sur une BMW 320i 2.3L 16 soupapes de 290 ch était à près de deux secondes. Mais déjà les Volvo semi officielles commençaient à connaître de gros ennuis, le 2.4L Volvo n'appréciait pas outre mesure le turbo ! Le premier Français est Jacques Aïta, pointé à 6 secondes de Schanche. Il précède un remarquable Alain Salmon très à l'aise sur cette piste à la fois boueuse et rapide, avec sa Fiat Ritmo. En GT, 7 Français occupent les 7 premières places. Belle performance d'ensemble des voitures de Politecnic, Mamers plaçant son Alpine A310 devant la Matra Murena de Beltoise. La trêve de 4 semaines a permis à l'équipe de Moirans de monter un moteur Roc de 2050 cm3 développant 310 ch. Jean-Pierre Beltoise se montrait enchanté par ce moteur, doté d'une plus grande souplesse. Derrière, Frémiot, Julienne, Marcel, Touroul et Tarrière, bagarraient ferme. Marcel Morel cassait un arbre de roue sur sa Matra Murena qu'il a équipé d'un 1600 atmosphérique et non plus d'un problématique moteur turbo. Avec l'aide du vent, la piste séchait. A la première manche qualificative, Piet Dam se ressaisissait et devançait Schanche et Bolneset. Un Français était éliminé : Jacques Aïta s'arrêtait dans la ligne droite moteur cassé. En GT, Jean-Pierre Beltoise obtenait le meilleur temps absolu, avec la Matra dont la boîte de vitesses est restée bloquée en troisième pendant deux tours ! Quand on vous disait que la Murena Politecnic avait un énorme potentiel. Malheureusement, des ennuis de delco, puis d'alimentation, n'ont pas permis à Jean-Pierre de bien se qualifier pour les finales. Derrière, Touroul contenait (déjà) les assauts de Arnesson, le champion d'Europe GT sortant, Alamäki et Bubetz tous sur Porsche. Auparavant Nilsson avait dû renoncer, soupapes cassées tandis que Moberg entamait un face-à-face avec une roue avant droite très éprise de liberté. |
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Au cours des autres manches qualificatives, les Français connurent leur lot
de problèmes; Salmon s'arrêtait, crémaillère tordue, Marianne Hoepfner, qui
remplaçait Serge Marquant sur la Talbot 180 de Maurelec, était en proie à
des problèmes d'alimentation, Natario cassait son moteur, Morel était privé
de frein et Helwig ouvrait son train avant. Le terrain devenant sec,
beaucoup de pilotes ont essuyé de nombreuses crevaisons au cours de
l'après-midi. D'ailleurs les pilotes se plaignaient, à juste titre, de
l'absence de bavettes arrières (non obligatoires en championnat d'Europe)
sur les voitures étrangères. A la fin de la journée Monten, Alamäki et Dam
avaient les pare-brises les plus étoilés ! Schanche remportait la deuxième manche qualificative et finissait deuxième à la troisième manche. Petrolon pouvait se montrer satisfait; la Ford Escort blanche et bleu de Schanche se qualifiait à la meilleure place en finale A Saloon Car pendant que Pierre Brunetti et Roger Chevreton s'imposaient en tant que premiers Français en Saloon Car plus de 1600 et moins de 1600, empochant les 20 points de la victoire pour le championnat de France. En effet, les points comptant pour le championnat français sont acquis à l'addition des deux meilleurs temps des trois manches qualificatives. Les finales Qualifié en finale C Saloon Car, le Belge Eric Genouw s'est détaché dès le départ devançant Ed Van Schie sur son Escort. Belle course de Fernand Lannoye (VW Golf GTI) qui est remarquablement remonté de la cinquième place à la troisième délaissant le Néerlandais Korevaar (BMW 320 I) assez loin avec le frère de Van Schie. Roger Chevreton pourtant qualifié dans cette finale, s'est abstenu, de peur d'abimer inutilement sa Rallye 2. Genouw retrouvait 5 autres pilotes en finale B. Sans trop de lutte, François Monten sur VW Coccinelle Turbo s'échappait loin devant Pierre Brunetti (Rallye 2), Goran Johansson (Saab Turbo) et Eric Genouw (VW Coccinelle Turbo). L'Anglais John Welch sur Ford Escort, spectaculaire au possible, roue arrière gauche crevée, s'abstenait au troisième tour. Pour la finale A, Martin Schanche était confronté à Piet Dam leader provisoire du championnat d'Europe, Per Engseth, Kjetil Bolneset, Kittilsen et au vainqueur de la finale B, Monten. Dès le départ, Martin Schanche fait parler les 420 chevaux de son Escort. Il s'envole carrément, laissant les autres à une bonne cinquantaine de mètres à l'issue du premier tour. Piet Dam tente de revenir mais il est dépassé par Bolneset, à la faveur d'un petit accrochage entre Piet Dam et Per Engseth, alors troisième. Ce dernier repartira bon dernier. Pour la deuxième place, Piet Dam livre un duel sans merci à Bolneset, en vain. Les autres sont largement distancés. Monten quatrième, a perdu son aille avant gauche et devance Kittilsen et Engseth tenu à bonne distance. |
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![]() Bubetz contient les assauts d'Alamäki et d'Arnesson jusqu'à ce que... |
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En France les Saloon Car et les GT offrent des plateaux équilibrés. Au
niveau européen il en est autrement; les Saloon Car sont beaucoup plus
développés que les GT. En tout cas cela permet aux Français de se mêler à la lutte en tête avec un matériel fort compétitif dans cette catégorie, c'est-à-dire les Alpine A310 Politecnic. En finale C étaient regroupés Denis Marcel, Bram Van Eijck, Jean-Claude Macchetto, et Denis Macchetto tous sur Alpine A110 ou 310. Le Néerlandais Van Eijck prend le meilleur départ devant Jean-Claude Macchetto et Denis Marcel. A la fin du premier tour Denis Marcel s'empare de la deuxième place, remontant peu-à-peu sur Van Eijck. Deux tours plus tard, Van Eijck part dans un léger travers, accentué plus ou moins par Denis Marcel qui en profite pour lui ravir la première place. Les frères Macchetto finissent aux troisième et quatrième places. Fassbender (Alpine A310 V6), Julienne (Alpine A310), Bernhardt (Porsche 3.3L Turbo), Frémiot (Matra Bagheera), Tarrière (Alpine A310) et Marcel (Alpine A310) précédent vainqueur, s'affrontent pour la finale B. Une finale fort agitée. La cinquantaine de chevaux supplémentaires de Fassbender lui permet de s'échapper au départ devant Julienne, Marcel et Frémiot. Julienne se rapproche de Fassbender; la bagarre est si vive que Rémi Julienne se retrouve à côté du Néerlandais dans l'épingle. Ce dernier part en travers et envoie involontairement Julienne sur le terre plein de la direction de course ! Plus de peur que de mal. La lutte est si intense que Tarrière en a profité pour finir troisième derrière Marcel. Frémiot finissait très attardé avec une Bagheera qui avait perdu tout son bloc avant. |
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La finale A des GT est encore plus mouvementée : comme à son habitude
Raymond Touroul réalise un excellent départ devant Bubetz, Arnesson et
Alamäki. Au deuxième tour Arnesson se rapproche de Bubetz dans la longue
ligne droite avant l'épingle de l'arrivée. Juste avant le freinage, Arnesson
fait un écart volontaire et envoie Bubetz, furieux, sur le toit. Très (trop)
incisif, Arnesson revient sur les talons de Touroul qui contient de fort
belle manière les assauts du Suédois. Alamäki, qui s'était montré menaçant
au début est distancé. Bubetz sera vengé puisque Arnesson, à l'issue du
quatrième tour, cassera son moteur
10 mètres avant de franchir la ligne d'arrivée ! Fassbender, sur l'ancienne
voiture de Jean Ragnotti, finit troisième devant Mamers, remarquable avec
une voiture nettement moins puissante que les autres. Bis-répétita pour Schanche en Super-finale Au baisser du drapeau. Raymond Touroul prend bien sûr le meilleur départ. Le temps que les roues arrière de Schanche retrouvent un peu d'adhérence pour propulser l'Escort en tête au premier virage. Comme en finale A Saloon Car, Martin Schanche, décidément dans un bon jour, s'envole et laisse Touroul, Dam et Monten en découdre pour la deuxième place. Monten qui ramasse tous les cailloux soulevés par Piet Dam sur son pare-brise, lève quelque peu le pied et laisse Touroul se battre à avec Piet Dam. Le Néerlandais revient bien dans les virages serrés mais la puissance de la Porsche s'exprime au mieux dans les deux lignes droites. Max Mamers a profité du recul de Monten pour revenir très fort sur la fin. |
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Classement général du championnat de France 1e : Raymond Touroul - 130 Pts 2e : Roger Chevreton - 110 Pts 3e : Max Mamers - 98 Pts 4e : Gustave Tarrière - 96 Pts 5e : Jacques Frémiot - 92 Pts... |