Lohéac (5 et 6 septembre 1981) 7éme manche du championnat de France de Rallycross |
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Texte et photos :
Jacques Privat |
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Nouveau titre pour Touroul Alors qu'il ne reste que trois épreuves à disputer, Raymond Touroul a été sacré champion de France 81 de rallycross dimanche soir à Lohéac en Bretagne. Meilleur temps, et de loin, dans les manches qualificatives, Jean-Pierre Beltoise sur la Matra Murena Politecnic a failli inscrire la première victoire de cette nouvelle voiture en rallycross. Quatrième au Périgord, troisième au Beaujolais, deuxième à Lohéac; si la série continue, Jean-Pierre devrait triompher à Limoges St-Junien dans 15 jours ! |
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Contrairement à l'an passé, où il fallut l'attendre bien après la dernière
épreuve, le titre de champion de France a été acquis par Raymond Touroul,
trois courses avant la fin de la saison. Et pourtant la victoire de Touroul
à Lohéac en GT plus de 1600 a été la plus difficile à conquérir cette année.
Pour une fois à
l'addition des deux meilleures manches qualificatives, Raymond n'a obtenu
que le troisième temps des GT plus de 1600, à près de 10 secondes derrière
Jean-Pierre Beltoise ! Même le cascadeur Rémi Julienne sur une Alpine A310
GT moins de 1600 l'a devancé de 2 secondes. En finale il a réalisé, fidèle à
ses habitudes, un superbe départ qui l'a placé en tête au premier virage,
Raymond a dû contenir les attaques d'un Jean-Pierre Beltoise enthousiasmé
par sa Murena en très nets progrès depuis Solgne. De nombreux Français, absents à Solgne, ont fait un retour dans le championnat de France de rallycross. Dumas est revenu ainsi que Delamézières, Blanchard, Chartrain, Le Hénaff, Profit, Lesas, et Alexandre, tous sur Rallye 2. C'est avec plaisir que l'on retrouvait Michel Forestier sur sa Ford Fiesta qui a fait une impasse sur le rallycross depuis Essay-Alençon : "J'avais cassé l'autobloquant et j'ai eu les pires difficultés pour en trouver un en Angleterre". Certains par contre manquent à l'appel : Ménier sur Ford Escort, Thibaudeau sur Triumph Dolomite et Durand sur Rallye 2. Jacques Aïta avait changé le moteur de sa VW Coccinelle Turbo : un moteur entièrement neuf qu'il jugeait moins performant que celui de début de saison. Pour la première fois, l'acteur Serge Marquand était engagé sur la puissante Talbot 180 Maurelec. En GT tous les habitués sont là : Touroul, Tarrière, Beltoise, Mamers, Frémiot, Julienne, Catillon, Morel... Michel Marie, absent depuis plusieurs courses pour raison de santé, est de nouveau de la partie avec son Alpine A310 Politecnic. Pour satisfaire un public breton aussi fervent que passionné (on parlait de 15 000 spectateurs !), les organisateurs avaient eu l'heureuse initiative de faire venir Jean Ragnotti sur la R5 Turbo de Tarrière. Par l'intermédiaire du même sponsor local, le cidre Ecusson, Jean-Louis Trintignant disposait de la Porsche de location de Max Mamers. Jean-Pierre Beltoise retrouvait sa Matra Murena encore modifiée : "le moteur a été ouvert pour tout vérifier" nous confiait Jean-Pierre "et nous attendons avec impatience un moteur 2.5L plus souple avec aussi des arbres à cames différents". |
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La pole de Beltoise Décidément cette Matra Murena n'a pas fini de faire parler d'elle. Jean-Pierre Beltoise a survolé les manches qualificatives. A l'addition des 2 meilleurs temps, il met presque 10 secondes dans la vue à Raymond Touroul. Sans commentaires. Compte tenu de l'aisance avec laquelle Jean-Pierre a réalisé ses temps, cette Matra nous promet de bonnes surprises d'ici la fin de saison : "elle manque un peu de souplesse. Cela me gêne surtout au démarrage dans lequel la Porsche de Touroul, très souple, me prend souvent les quelques mètres décisifs pour la suite" ajoutait Jean-Pierre. Derrière les autres suivent à distance. Max Mamers concède plus de 5 secondes à Jean-Pierre Beltoise et Rémi Julienne, meilleur temps des GT moins de 1600, une seconde de plus : "j'ai du mal à trouver les bonnes trajectoires. J'ai fait les trois manches qualificatives derrière un super professeur, Mamers; c'était fantastique !". Certains connaissaient de sérieux ennuis; Lesas partait dans une série de tonneaux, sans dommage pour lui, Brunetti éclatait un pneu avant gauche à la suite d'une touchette avec Aïta, Salmon cassait un joint de culasse et Catillon avait des problèmes de segmentation comme au Périgord. Jean Ragnotti réalisait un spectacle fantastique avec la R5 Turbo de série de Tarrière. Ce dernier restait pantois au bord de la piste; "c'est incroyable ce que Jeannot peut faire avec cette voiture !" s'exclamait-il. En Saloon Car Aïta se détachait quelque peu devant Chevreton, leader des moins de 1600 et Gambillon que l'on n'avait jamais vu à pareille fête. Après la traditionnelle présentation des pilotes, un Anglais, Jim Read, qui avait couru le samedi à la course de dragster au Mans, est venu faire un détour en Bretagne. Il a effectué deux fantastiques démarrages sur l'aire de départ des voitures de rallycross au volant, ou plutôt au guidon de son Pro-Comp de 700 ch, sous les yeux ébahis de nombreux pilotes. |
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Les finales La finale B Saloon Car moins de 1600 a été animée par Michel Forestier, très entreprenant au volant de sa Ford Fiesta. Quatrième au premier tour, troisième au second tour, il s'est attaqué à Larguier (Rallye 2) avant de s'arrêter au troisième tour. Devant, Marcel Grosse, habituellement qualifié en finale A, a relégué Larguier à une bonne centaine de mètres. Roger Chevreton a bien sûr remporté sa énième victoire en finale A Saloon Car moins de 1600. Au début Serge Dumas a bien essayé de l'attaquer mais Chevreton a imposé ses distances au deuxième tour, avant de relâcher quelque peu l'accélérateur dans le dernier tour. Derrière Dumas, second Michel Gambillon et José Natario se sont livré un beau duel tout au long des 4 tours, duel qui s'est terminé à l'avantage de Gambillon. Après un passage à vide pendant trois courses, Jacques Aïta, le docker nantais, a renoué avec la victoire à Lohéac. Meilleur temps aux manches qualificatives, il n'a laissé le soin à personne d'animer les débats. Pourtant Pierre Brunetti (Rallye 2) a réalisé un superbe départ. Parti côte à côte avec Aïta, ce dernier, grâce à ses 100 chevaux supplémentaires, a fait la différence juste avant l'entrée de la grande courbe. C'était fini pour les chances de Brunetti, pourtant très combatif, à quelques mètres de la Coccinelle Turbo noire. Revenant bien dans tous les virages, la Rallye 2 de Brunetti finit deuxième à quelques centimètres seulement de Aïta : "J'ai assuré partout de peur de casser le moteur" avouait le vainqueur. Johansson et Giraud finissent 3e et 4e. La finale A GT moins de 1600 regroupe toujours les mêmes pilotes : Tarrière, Julienne, Marcel sur Alpine A310 Politecnic et Frémiot sur Matra Bagheera. Très belle victoire de Julienne qui s'est détaché dès le départ devant Marcel, à une vingtaine de mètres : la leçon apprise derrière Max Mamers pendant les manches qualificatives a porté ses fruits ! Tarrière, apparemment moins en forme que d'habitude, finit troisième devant Frémiot qui est bien revenu sur la fin. Mais la finale la plus palpitante de la journée était celle composée de Beltoise, Mamers, Touroul et... Ragnotti. Beltoise allait-il confirmer l'excellente prestation des manches qualificatives ? Malheureusement non. La souplesse et le couple du moteur Porsche de Touroul en ont décidé autrement. Pourtant mal placé au départ, Raymond est partit comme un boulet pour prendre la corde et donc la tête de la course au premier virage. Nettement moins rapide aux essais que Beltoise, Touroul a plus ou moins, mais c'est difficile à analyser, bouchonné Beltoise qui par 3 fois s'est frotté aux pots d'échappement de la Porsche. Pour tout dire Jean Ragnotti a même dépassé l'espace d'un tour l'Alpine A310 de Max Mamers. Ce dernier a repris son bien peu de temps après et les quatre pilotes ont terminé dans un mouchoir. Bien sûr à l'arrivée les avis étaient différents : "Touroul m'a bloqué. J'ai été trop gentil" affirmait Jean-Pierre Beltoise "J'aurais dû insister un peu plus". "J'étais en perdition partout" rétorquait Touroul. Quoi qu'il en soit, le fait que Ragnotti avec une voiture nettement moins puissante et surtout moins adaptée au rallycross se permette de suivre le train de Touroul, Beltoise et Mamers prouve une chose, c'est que Touroul tournait dans les temps de Ragnotti aux manches qualificatives, c'est-à-dire 3 secondes au tour moins vite que dans des propres manches qualificatives ! Une super finale France Inter Houleuse Les super finales avec 8 voitures au départ sont parfois mouvementées. Ici c'est Rémi Julienne qui en fit les frais. En tête à l'entrée du premier virage, Touroul précédait Chevreton et Julienne. Rémi partait en tête-à-queue et montait sur le talus à l'extérieur du virage. Les commissaires de piste, seuls souverains, ont affirmé que Julienne s'était sorti tout seul.. Mais un film vidéo enregistré dans le virage incriminé montre bien que Julienne a été aidé dans son tête-à-queue par Aïta alors quatrième. La course était arrêtée à la fin du deuxième tour, décision fortement contestée par de nombreux pilotes, la voiture ne gênant pas, d'après eux, le bon déroulement de la super-finale. Après une réunion des pilotes quelque peu agitée, certains contestant l'arrêt de la course au 2e tour et non au 1er, d'autres ne comprenant pas pourquoi la course était stoppée, les derniers voulant refaire un nouveau départ sur 4 tours ou sur 6 tours (!), une nouvelle et (trop) longue discussion s'engageait. On coupa la poire en deux et la super-finale se courut sur 5 tours. Touroul partit une nouvelle fois devant tous les autres, Aïta, Chevreton, Beltoise, Marcel, Brunetti et Dumas. Aïta fait le forcing pendant les 5 tours derrière Touroul mais ne put le dépasser. Au deuxième tour, Beltoise double Chevreton et abandonne peu après, allumage défaillant. Marcel en profite pour refaire un peu de son retard et dépasser Chevreton. Brunetti va buter pendant toute la course sur Chevreton excellent quatrième. Dumas termine loin très distancé. |
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Chris Lambot ne marque pas
de points pour le championnat de France |
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Goran Johansson ne marque
pas de points pour le championnat de France |
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Classement général du championnat de France 1e : Raymond Touroul - 145 Pts (décompte de 10 Pts) 2e : Roger Chevreton - 132 Pts 3e : Jacques Aïta - 108 Pts 4e : Max Mamers et Gustave Tarrière - 98 Pts (décompte de 12 Pts/10 Pts)... |