Saint-Junien (3 et 4 octobre
1981) 9éme et dernière manche du championnat de France de Rallycross |
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Avant la course... |
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Texte et photos :
Jacques Privat |
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Touroul dernière Raymond Touroul a terminé la saison 81 comme il l'avait commencée, c'est-à-dire par une victoire dans la catégorie reine du rallycross français, les GT plus de 1600, s'octroyant au passage les 5 points de bonus de la super finale. Cette dernière course a permis à Jacques Aïta sur VW Coccinelle Turbo de s'emparer définitivement de la troisième place au championnat de France derrière Touroul et Chevreton. Limoges St-Junien était donc la dernière épreuve de l'année et un nombre nettement plus important de concurrents presque tous Français avait fait le déplacement. En effet l'Automobile Club du Limousin a été déficitaire en 80 à la suite de l'organisation de la manche européenne; de ce fait certaines primes de départ ne pouvaient être accordées aux étrangers. C'est ainsi que Goran Johansson était resté dans sa Suède natale pour la première fois cette saison et seul le Belge Andy Lasure était engagé sur sa VW Golf GTI. |
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A la suite des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région dans
la semaine, les essais libres du samedi après-midi étaient annulés. Cela ne
faisait pas les affaires de Rémy Julienne qui devait piloter la Matra Murena
de Jean-Pierre Beltoise, retenu à la course de Production à Rouen. Des
tentatives de tractations avaient eu lieu dans les jours précédents avec
Jean-Pierre Jabouille, Jacques Laffite, Bruno Saby et Jean-Luc Thérier, mais
tous ont eu le veto de leur actuel employeur. Seul Rémy Julienne était
disponible. Compte tenu des mauvaises conditions du terrain, Rémy ne
pouvait pas faire d'essai de cette voiture beaucoup plus puissante que son
habituelle Alpine A310 1600. Cette dernière était d'ailleurs pilotée par
son fils Michel. Une voiture était refusée aux vérifications par le commissaire technique; Christophe Lenoir présentait la Porsche de son frère Bertrand avec des points d'ancrage de ceintures non conformes et surtout un moteur 2.4L plus homologué. Le dimanche matin, les premiers essais étaient repoussés d'une bonne heure, le temps de laisser en action une niveleuse. En Saloon car Jacques Aïta se mettait déjà en évidence en réalisant le meilleur chrono. La surprise provenait du Belge Andy Lasure qui avait trouvé un terrain gras à la convenance de sa GTI. Il obtenait le deuxième temps à plus d'une seconde de Aïta. Derrière, Brunetti et Chevreton n'étaient séparés que d'un centième. En GT Max Mamers faisait 3/10 de mieux que Rémy Julienne, enchanté par sa nouvelle monture : "C'est une merveille d'équilibre; cette Murena est d'une efficacité redoutable !", s'exclamait-il. Un peu plus loin, Jacques Frémiot prenait le meilleur des GT moins de 1600, de peu devant Gustave Tarrière et Michel Julienne. Raymond Touroul, fidèle à son habitude, se contentait d'un temps moyen lui permettant de participer à des manches qualificatives en compagnie de voitures moins puissantes. A la première manche qualificative, l'ordre était inversé en Saloon Car; Roger Chevreton devançait d'une bonne seconde Jacques Aïta. André Dolbois, très en verve cette fin de saison, prenait une prometteuse cinquième place. Jean-Paul Giraud cassait son moteur. Alain Parmentier lui prêtait sportivement le sien, avant de connaître le même sort dans la deuxième manche qualificative. Max Mamers confirmait son temps du matin. Les Matra de Frémiot et Niorel étaient affligées du même mal : bris de cardan. La piste séchant de plus en plus les chronos ne pouvaient que s'améliorer. Jacques Aïta reprenait la première place des Saloon Car devant Roger Chevreton. Pierre Brunetti s'arrêtait dans la deuxième manche qualificative à la suite d'ennuis d'allumage et il se contentait d'une addition de chronos médiocres. José Natario était victime d'un bris d'amortisseur arrière, André Dolbois renouvelait ses temps du matin tandis que Patrice Larguier, jamais vu à pareille fête, surprenait beaucoup de monde en se qualifiant en finale A Saloon Car moins de 1600. Très malchanceux, Claude Durassier ne pouvait résoudre des problèmes d'allumage sur sa Rallye 2 à compresseur. En GT moins de 1600, Denis Marcel, à l'addition des temps, devançait de près de 5 secondes Gustave Tarrière et Jacques Frémiot ex-æquo. Raymond Touroul était quelque peu distancé et Max Mamers dont l'A310 se montrait fort à l'aise sur ce terrain, prenait plus de 4 secondes au champion de France 81, à l'addition des deux meilleurs temps. Les finales En finale B Saloon Car moins de 1600, la Fiat Ritmo de Robert Roger était opposée aux 2 Rallye 2 de José Natario et Marcel Grosse. Roger, après avoir fait deux tonneaux dans la deuxième manche qualificative, obtenait une excellente deuxième place derrière Grosse. Revenant très fort aux freinages, Roger perdait un peu de terrain dans la partie sinueuse du circuit tandis que Mario jouait au cabri avec une voiture inconduisible. André Dolbois et Patrice Larguier rencontraient en finale A Saloon Car moins de 1600 les inamovibles Roger Chevreton et Serge Dumas. Bien sûr Chevreton épinglait une nouvelle victoire et Dumas se contentait de son éternelle deuxième place. Serge refaisait pourtant son retard dans tous les virages mais la puissance supérieure du 1600 de Chevreton augmentait l'écart dans la très longue courbe avant le virage de l'arrivée. André Dolbois, un instant troisième au premier virage partait dans un travers un peu trop accentué et Patrice Larguier plongeait à la corde pour s'emparer d'une excellente troisième place. En l'absence des étrangers, certains Français ont pu se qualifier en finale A Saloon Car plus de 1600. Ainsi Louis Helwig (Sunbeam TI) et surtout Jean-Claude Thibaudeau (Triumph Dolomite) pouvaient y participer. Pour ce dernier c'était une juste récompense après tous les ennuis qui l'ont accablé durant toute la saison. Cette finale fut moins mouvementée qu'à Marville et Jacques Aïta prenait le meilleur sur Pierre Brunetti. Au cours du premier tour Pierre a essayé de contester la suprématie de Jacques, en vain. Ce dernier pris 100 mètres d'avance qu'il conservât jusqu'à l'arrivée. Derrière, Jean-Claude Thibaudeau, troisième au premier tour, effectuait un large travers à l'extérieur d'un virage et Louis Helwig en profitait pour s'infiltrer et lui subtiliser sa troisième place. Après cette victoire et en décomptant ses trois plus mauvais résultats de la saison, Jacques Aïta était assuré de terminer à la troisième place du championnat de France. La finale A des GT moins de 1600 opposait la Matra Bagheera de Jacques Frémiot aux Alpine A310 de Denis Marcel, Gustave Tarrière et Maurice Catillon. Marcel et Tarrière réalisaient un excellent départ. Frémiot et Catillon bataillaient farouchement pour la troisième place. Dans le deuxième tour, Frémiot s'écartait de sa trajectoire idéale et Catillon plongeait en à la corde, poussant involontairement Frémiot sur le talus. Pendant ce temps Denis Marcel, qui réalise une excellente fin de saison, distançait Tarrière. Sur la fin, Marcel levait quelque peu le pied ce qui permis à Tarrière de revenir sur ses talons. A l'arrivée Gustave Tarrière reconnaissait la suprématie incontestable de Denis Marcel, qui avait déjà obtenu la pôle position au cours les manches qualificatives. Pour la finale des GT plus de 1600, Max Mamers occupait la corde, avec à ses côtés le redoutable Raymond Touroul. Auteur du meilleur départ (une nouvelle fois !) Touroul rentrait en tête dans le premier droite devant Mamers. Rémy Julienne effectuait un tête-à-queue en essayant de piquer au freinage Mamers au deuxième tour. Pour Touroul et Mamers c'était la grande bagarre de la dernière course. A l'attaque dans toute la partie sinueuse Mamers concédait chaque fois une dizaine de mètres à Touroul dans la très longue courbe. |
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Explication de Max : "Touroul donnait des coups de frein dans cette grande
courbe pour me faire perdre du terrain !" Réponse de Touroul : "Ma voiture
sous-virait de trop et j'étais obligé de freiner un peu pour la faire
survirer". De toute façon Max était déjà à plusieurs mètres derrière. A
l'arrivée une réclamation du commissaire de piste posté dans ce virage
n'était pas retenu. Super finale Raymond Touroul, placé en première ligne mais complètement à l'extérieur a pris les devants. Pour une fois tout le monde passait à peu près bien dans la première courbe, sauf Denis Marcel obligé de faire tout l'extérieur. Pendant trois tours Jacques Aïta a poussé Raymond Touroul dans ses derniers retranchements. Malheureusement le Nantais cassait une durit d'huile et il s'arrêtait sur le côté gauche de la piste avant, subitement d'obliquer vers la droite pour se garer. Roger Chevreton troisième heurtait violemment la Coccinelle de Aïta et Gustave Tarrière, bien placé, héritait de la deuxième place. Chevreton continuait néanmoins, devant un peloton très bouillant, au sens propre et au sens figuré (!), composé de Mamers, Marcel, Brunetti et Dumas. Mamers et Marcel, quatrième et cinquième, s'arrêtaient 20 mètres après l'arrivée, le circuit d'eau en ébullition. Brunetti dut freiner sur la ligne et Dumas le heurtait légèrement sur la gauche et le coiffait sur le fil pour la sixième place. Un final de championnat de France fertile en émotions ! |
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Andy Lazure ne marque pas
de points pour le championnat de France |
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Classement général final du championnat de France 1e : Raymond Touroul - 150 Pts (décompte de 50 Pts) 2e : Roger Chevreton - 135 Pts (décompte de 40 Pts) 3e : Jacques Aïta - 130 Pts (décompte de 22 Pts) 4e : Gustave Tarrière - 119 Pts (décompte de 32 Pts) 5e : Denis Marcel - 107 Pts (décompte de 28 Pts)... |