Mayenne (29 et 30 septembre
1984) 10éme et dernière manche du championnat de France de Rallycross |
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Avant la course... |
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Texte
: Jacques Privat - Photos : Jacques Privat et Alain Aubard |
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Apocalypse mud Quelle triste dernière manche du championnat de France de rallycross : un temps déplorable, des manches qualificatives et des finales tristes, une piste dégradée par le pluie, des revendications chez les pilotes... Heureusement que le championnat de France ne se jouait pas à Mayenne, le rallycross loterie. En attendant Roger Chevreton a conclu en beauté, remportant la finale de la division 2 moins de 1600 et la super-finale. Super-Chevreton. |
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Organiser une course fin septembre, c'est prendre un certain risque avec les
conditions météorologiques, surtout dans une région rarement épargnée par la
pluie. Qui dit pluie dit courses tristes, dit procession de voitures au
ralenti dans les parties boueuses. Ne vaut-il pas mieux choisir une date
plus propice, entre le 8 juillet et le 19 août, presque un mois et demi
durant lequel il n'y a pas eu de courses cette année entre Essay et
Metz-Juville ? Mayenne récidivera l'an prochain en prenant le 16 septembre !
Mais c'est, parait-il, une date qui a été décidée sans l'accord de tous les
membres de l'ASACO Maine Bretagne... |
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Ainsi Roger
Chevreton a saisi l'occasion d'améliorer son score au championnat de France,
creusant un écart de 19 points avec son second, Denis Marcel. Ainsi en
finale de la Division 2 plus de 1600, Denis Marcel (Matra Murena Roc Turbo
4x4) a pris un meilleur départ que Jacques Aïta (Audi Quattro), pourtant
placé en pôle-position sur l'aire de départ. Un Jacques Aïta qui avait connu
une rupture de canalisation de frein lors de la première manche
qualificative. En tête un demi-tour, Denis Marcel dut laisser le
commandement à l'Audi Quattro. La cause : une absence subite d'électricité.
D'habitude, Denis Marcel démarre à l'aide d'une batterie d'appoint. Démotivé
après sa troisième seconde place au championnat en trois saisons, Denis
Marcel ne demanda même pas à ses mécaniciens de monter cette batterie, ni
même de changer les rapports de boites inadaptés pour cette course. Sans
alternateur, la Matra Murena 4x4 ne fit pas long feu. Libéré, Jacques Aïta
fit cavalier seul. Comble de malchance, il creva dès le second tour à
l'avant gauche, passant au ralenti dans toutes les courbes à droite. Par
chance, derrière, le seul (!) poursuivant, Bernard Preschey (Porsche 911 3
litres) était à une bonne centaine de mètres. Ne reprenant presque rien sur
Aïta, Preschey se contenta d'une belle seconde place. Les autres étaient
décimés Jean-Pierre Demoisson (Alpine A310 V6 4x4), qui aurait pu inquiéter
Aïta sous la pluie, cassait un cardan arrière sur la ligne de départ;
Jean-Claude Macchetto (Matra Murena Roc) ne pouvait même pas s'aligner en
finale poursuivi tout comme Michel Marie (Alpine A310 V6 4x4) et Jean-Pierre
Morice (Matra Murena) par d'insolubles problèmes mécaniques. En super-finale, Jacques Aïta déclarait forfait (collecteur d'échappement cassé) laissant tout seul en première ligne... Roger Chevreton (Citroën Visa 4x4) réaliser son festival. Courue à la nuit tombante (bonjour les flashs !), Roger Chevreton ne laissa le soin à personne de mener la course. Seul Max Mamers, lui aussi sur une Visa 4x4, essaya de suivre le train du Berrichon. Fantastique Mamers qui dans un grand élan de générosité partit en tête-à-queue lors du second tour dans le grand gauche avant l'arrivée. Derrière, c'était la débandade. Seul Goran Johansson, le nez à la fenêtre (!) réussit à s'emparer d'une troisième place malgré un pare-brise absolument opaque à plus d'une minute et demie de Chevreton. Les autres étaient relégués à un tour, voir deux tours. Ridicule super-finale. Quelques instants plus tôt, Roger Chevreton s'était approprié après sa bévue du Périgord, la première place en Division 2 moins de 1600. Si sur les deux premiers rapports, la Visa 4x4 de Max Mamers est mieux que la Visa d'usine de Chevreton, par contre dès le passage de la troisième, le pilote officiel Citroën fait la différence. Pare brise maculé de boue dès le premier virage, Mamers est obligé de prendre involontairement des distances. Derrière, ça fait encore plus désordre. Raymond Touroul (Citroën Visa 4x4), est troisième, suivi de Point (R5 Turbo 1600 atmosphérique) que l'on n'avait plus revu depuis Saint-Junien. Dès le premier tour, les écarts sont considérables. Le petit train-train (rapide pour les deux premiers, plus lent pour les autres) est seulement perturbé par un beau deux roues de Chevreton dès la fin du premier tour. C'est tout... Pour la première fois de la saison, Pierre Brunetti est venu au rallycross, non pas avec sa puce (une Fiat 126, 2 temps, compresseur) mais avec l'Alpine A310 1600 que se sont partagés Pascal Bévione, Jean-Claude Macchetto et Guy Maheut cette saison. Un retour marqué par une anonyme troisième place en finale B, avec une voiture dans laquelle il ne se sentait pas du tout à l'aise. |
![]() François Chartrain en aquaplaning... ![]() Raymond Touroul. Vive les 4x4 ! |
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Une
nouvelle fois, le Franco-Suédois Goran Johansson a imposé sa Saab 900 turbo
pour la quatrième fois consécutive en Division 1 et plus de 1600 dans une
course à élimination. Mal parti, Jean-Jacques Bénézet rangeait sa Fiat Ritmo
130 TC dès le premier tour, avec un moteur tournant sur trois cylindres.
Quelques mètres plus loin, Christian Ménier, bon second était stoppé net par
la rupture d'une fusée avant gauche sur sa Ford Capri tandis que Jean-Pierre
Lepée continuait au ralenti avec sa Ford Escort RS 2000 (embrayage qui
patinait) derrière la Peugeot 505 Turbo de Paul Surand (moteur qui
chauffait). Le malheur des uns a fait le bonheur de Thierry Naudet, second,
avec une Alfetta GTV 2 litres presque de série. Une course qui sentait la
fin de championnat avec des voitures au plus bas de leur forme. Paul
Châteaux a refait surface après son double tonneau du Périgord. Avec une
nouvelle caisse de série dans laquelle il a monté tous les éléments
mécaniques de son ancienne Golf GTi, Paul Châteaux a oublié son adversaire
numéro 1, Daniel Paqueraud (VW Golf GTi) copieusement servi question
problèmes... Seule satisfaction pour lui : avoir réussi un meilleur chrono
que Châteaux en finissant second de la finale B derrière l'autre Golf de
Patrick Lepers ! Jean Joannin (Ford Fiesta XR2), finissant tout seul devant
la Sunbeam TI de Louis Helwig harcelé par la petite R 5 Alpine du
spectaculaire Philippe Chanoine. En division 3, José Grimplet (Porsche 911 3 litres), tous frais vainqueur de la Coupe de France des voitures de Tourisme en Autocross, s'essayait pour la première fois en rallycross. Creusant rapidement l'écart sur la petite Peugeot 104 de Gérard Terroitin dans les parties rapides, José Grimplet se faisait irrémédiablement remonter dans les trois épingles. Ce qui devait arriver arriva. Grimplet se bloquait à la sortie d'une épingle, montait sur le talus, et laissait filer Gérard Terroitin et la R4 proto de Francis Morel. La finale de la Division3 a été finalement la plus animée. C'est dire... |
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Grève sur le tas Les faits sont clairs. Les pilotes sont tenus depuis cette année à présenter leur voiture au contrôle technique le samedi avant la fin de l'après-midi. Marcel Grosse, de retour d'un voyage en Pologne (il est transporteur routier) a prévenu en tant voulu les organisateurs de Mayenne de son arrivée de bonne heure dimanche matin. Le problème, c'est que Marcel Grosse transporte sur une semi porte-voitures, en plus de sa Rallye 3, cinq autres voitures. Arrivé d'après le collège des commissaires sportifs trop tard le dimanche matin, Marcel Grosse se voit infligé de 500 F d'amende ainsi que les cinq autres pilotes pourtant présents le samedi. Les amendes payées, les voitures contrôlées, les essais chronométrés effectués, la première manche finie, les pilotes se mobilisèrent autour de Marcel Grosse pour demander l'annulation des amendes et leur remboursement. Dans le cas contraire, aucun pilote ne participerait à la suite de l'épreuve. L'affaire s'éternisa quelque peu. Le collège des commissaires sportifs trouva une belle formule pour ne pas perdre la face : les amendes sont maintenues mais l'organisateur (à qui elles sont reversées) peut s'il le veut rembourser les pilotes. Ce qui fut fait en fin de journée... sauf celle de Grosse. Pourquoi de telles sanctions sont prises à l'encontre des pilotes ? Tout simplement parce que les organisateurs participent à un autre style de course : la course aux points attribués par les observateurs délégués par la FFSA. Cette année, il y eut un déferlement d'amendes ou de refus d'engagement et en particulier de trois pilotes étrangers au Creusot, à Essay et à Metz-Juville. Si un trop important laxisme était de mise les années précédentes, il semble qu'une vérité de mauvais aloi aille à l'encontre d'une bonne entente cette année. Dans la course aux points, Jacky Clément, l'organisateur de Lunéville ne comprend toujours pas l'énorme différence qu'il a eu avec par rapport à des épreuves concurrentes. Tant et si bien que cela lui coûte l'organisation de la manche française du championnat d'Europe en 85 qui revient à Marville, chez Albert Lavaux. |
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Classement général final D1/D2 1e : Roger Chevreton - 171 Pts (décompte de 41 Pts) 2e : Denis Marcel - 152 Pts (décompte de 16 Pts) 3e : Goran Johansson - 149 Pts (décompte de 23 Pts) 4e : Paul Châteaux - 138 Pts (décompte de 14 Pts) 5e : Max Mamers - 131 Pts (décompte de 6 Pts)... |
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Classement général final D3 1e : Philippe Pouzol - 60 Pts 2e : Marcel Grosse - 57 Pts 3e : Evelyne Bodin et Michel Gambillon - 40 Pts 5e : Francis Morel - 35 Pts... |
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