Citroën BX 1900 Turbo 4x4
  Renault 21 Quadra - Saison 1991
Source : Revue "Echappement" - Texte : Yves Bey-Rozet - Photos - Christian Chiquello
 
Dans la BX, c'est de pression que l'on manque. Et de celle qui permet de freiner en plus ! On se l'était gardé pour la fin celle-ci, une fois le circuit bien gravé dans les gestes et un peu débarrassé de sa poussière. C'est bien sur la plus affolante, avec ses entrailles de Turbo 16. Avec la complicité de Citroën, Jean-Luc Pailler dispose d'une mécanique de ZX Rallye-raid, mâtinée de 405 Pike's Peak. La BX construite par Dynam Moteur pèse aussi 1120 Kg mais, en attendant que la Renault dispose à son tour d'un Boost, c'est elle qui démarre le plus fort. Parce que la molette, il l'a Jean-Luc Pailler, et il peut ainsi compter sur 600 ch au départ !


 

Ensuite, il lui suffit - c'est toujours plus facile à écrire - de rester devant. C'est ce qu'il a fait hier; jusqu'à la ligne d'arrivée où le malin Bénézet l'a grillé d'un pare-chocs. Malgré la déception, il est là, le "vautour Brestois", accompagné de son sympathique manager Bernard Hainry et de son préparateur. De son constructeur doit-on dire car il y en a de la matière grise dans cette époustouflante BX, détaillée dans notre numéro précédent. Non content d'avoir logé un moteur de Rallye-raid en position longitudinale, et verticale, avec ce que cela suppose de modifications sur la culasse ou le typique collecteur d'admission en boucle, Pierre Lebrun a conservé une suspension hydropneumatique.
 
Une véritable distillerie industrielle. Des robinets, il y en a partout. Jusque  dans l'habitacle, d'où le pilote peut régler la hauteur et l'assiette de la caisse. Et au millimètre s'il le désire, grâce à l'altimètre à cristaux liquides disposé sur le tableau de bord !

Petit, tout petit tour à côté de Pailler et sans toucher la pédale de freins : "c'est à toi, tu as droit à un joker : après le premier coup de freins, il n'y aura plus de pression, la pompe est cassée. Tâche de te débrouiller avec le frein à main"... Ben voyons ! Hier, il a dû transpirer Jean-Luc. Mais sûrement pas plus que moi, avant même de démarrer. Deux mains pour le volant, les vitesses et le frein :il en manque au moins un e paire. Bon, le volant d'une seule main, à cette cadence et en l'absence de grosse réaction, c'est jouable. La boîte, c'est encore une Sadev qui passe à toute vitesse et à coup sûr. Tant mieux, la main droite peut aussitôt replonger sur le levier de frein qui permet de ralentir. Sinon, elle aurait l'air maniable cette BX. Répartition 50/50 sans différentiel central, comme la Renault. Elle est difficile à sentir avec cette suspension au goût étrange venue d'ailleurs et curieusement moins "moelleuse" que celle, classique, de la 21 L.A.D. Mais elle se montre équilibrée dans son comportement.
 


Altimètre à cristaux liquides

En fait, le plus impressionnant reste quand même le lâcher des fauves. La horde sauvage se déclenche très bas et sans aucun temps de réponse. Les 58 mkg de couple disponible en dessous de 4000 tr/mn font penser à un gros atmosphérique... suralimenté. Ça pousse instantanément, très fort et tout le temps. La main droite n'a pas le temps de quitter le levier de vitesse. Sauf pour redescendre aussi vite les rapports, entre deux levers d'haltère sur le frein de secours. Les jongleurs chinois, s'ils se mélangent les baguettes, c'est une assiette qu'ils risquent de prendre sur le nez, pas un talus. Dure journée, mais quelle auto !