Essay (10 et 11 septembre 1977) 6éme manche du championnat de France de Rallycross |
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Texte et photos :
Michel Guégan (Echappement - Octobre 1977) |
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Alençon Essay, Saby transforme Devant le succès de l'épreuve du 5 juin et après l'annulation des épreuves prévues avant les vacances, le F.A.R. et l'écurie des Ducs avaient décidé de renouveler l'expérience. La bonne idée que voilà, ma foi ! Alençon-Essay, c'est LE circuit, mais si en plus on y ajoute le soleil... Une semaine après Lohéac, tout le monde se retrouvait donc près d'Alençon à Essay, cité du boudin blanc. Comme disait un spectateur, ils se sont trompés dans les mois et ont inversé août et septembre ! Quelle chaleur... Mais avant que les choses sérieuses ne commencent, allons donc prendre un verre de cidre et de calvados et manger un bout de camembert avec tous les concurrents le samedi soir. On y reconnaît bien sûr Gordon Rogers et son pantalon à carreaux, Mike Bird un ex-roi de la Mini passé à la TR 7, Heinz Bubetz, l'une des " gloires " du Rallycross français, Jean Ragnotti le pied gauche dans le plâtre, Bruno Saby et bien sûr toute la fine équipe des amateurs distingués, Forestier, Tourenne, Cruciani, Moret et consorts. Le calvados leur fait oublier qu'il leur manque des chevaux mais il leur donne du cœur et c'est déjà çà ! J'ai comme l'impression le dimanche matin que les teints sont blafards : les Belges sont là depuis une semaine et le trou normand est devenu pour eux un précipice dont ils ont peine à sortir, d'autres n'ont pas récupéré des efforts de Lohéac ou des séances de qualification nocturnes organisées par Daniel Gérard dans la nuit normande. Cette impression se confirme dès le début des essais mais cette fois côté mécanique. Les Minis britanniques ont quelques petits problèmes, l'Escort de Forestier chauffe, la VW noire de Lambot n'a plus de dynamo, l'Alpine d'Evennou fume, la R2 de Lagniez ratatouille, Ron Douglas (Escort) et Mertens (Mercedes) sortent de la route, Brunetti casse son moteur, c'est pas la joie ! Mais comme dit l'excellent speaker (très important çà de s'attirer les bonnes grâces du speaker...) les mécaniciens du sport automobile font des miracles et c'est si vrai qu'en début d'après-midi tout le monde ou presque sera prêt. Il n'y en a qu'un qui nage dans le bonheur c'est Paillocher; la nouvelle culasse de sa R2 lui donne des ailes. Chez Renault et Peugeot, calme et sérénité. Ragnotti se promène et Lefèbvre se défonce, comme d'habitude, histoire de faire plaisir à tous ses supporters venus de Paris avec leurs 604... C'est tout de même réconfortant de voir un état-major s'intéresser à autre chose qu'à des cash-flows ! Pour vous donner une idée du spectacle auquel ils assistent, voici une courte description du circuit d'Essay. Sa particularité est d'être construit sur deux plans, un circuit à étage en quelque sorte. 50 m de bitume, deux cent mètres de terre puis une courbe assez serrée à droite qui s'ouvre une montée en bitume. Le raccord fait sauter les voitures qui doivent plonger vers la droite où les attend une chicane. Nouvelle montée sur la gauche, nouvelle descente et re-chicane. Grande ligne droite en montée et en... dévers. Epingle à droite. Sortie en dévers, légère courbe à droite, S à partir de la gauche et à nouveau ligne droite. Les pilotes ont rapidement mal aux bras et la suspension souffre beaucoup des changements d'appuis successifs. Mais le circuit d'Alençon est un modèle du genre d'autant que les spectateurs peuvent suivre entièrement la course sans bouger de leur place. |
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Allez la
France Ce fut un raz de marée... Après l'élimination de Rogers (bras de suspension arrière cassé), les ennuis de Bamber, l'absence de Painton et de Thielemans, les Français avaient le champ libre et ils prouvèrent qu'ils savent eux aussi faire le spectacle. Saby et Lefèbvre se qualifient aisément en demi-finale, tout comme Paillocher, Lagniez (R2), Marie (Alpine), Forestier, Bamber (toujours sur la Mini de Potter) et l'inattendu Gobert. Avec sa petite Cooper S, le mécanicien de Bois-Colombes accomplit des prouesses aux dépens même de son patron Pierre Brunetti dont la Simca, il est vrai, fonctionnait sur trois cylindres (ce qui est tout de même pas mal pour un moteur réparé sur l'herbe du parc...). Il faillit même arriver en finale et il fallut deux roues crevées et toute l'expérience de Lagniez pour priver Gobert de ce petit exploit. La finale B était remportée facilement par Paillocher suivi de Forestier et de Gobert. En finale C (pour la 9e place) victoire de Brunetti devant Vivien Potter, Moret (excellent lui aussi sur sa petite Cooper 1300), alors que Guégan avait renoncé, direction cassée. La finale A ne fut qu'une formalité pour Bruno Saby suivi de Lefèbvre alors que Lagniez devançait Marie. Chez les "grosses", Ragnotti a survolé le débat... comme d'habitude mais les spectateurs ne furent pas privés d'émotions bien au contraire ! Les efforts de Mertens pour rester sur la piste (sans y parvenir d'ailleurs !), l'explication Bubetz-Hendricks (l'Escort du second plongea sur la Porsche du premier au premier virage, 300 m plus loin la Porsche "expédia" l'Escort sur un talus), le duel Richards (Vauxhall Chevrette) - Mike Bird (Triumph TR7), la passe d'armes Lenoir-Deladrière, quelque soit la place ou la manche, personne ne s'avouait battu d'avance et l'applaudimètre sanctionnait le mérite de chacun. En finale, Ragnotti s'envola mais il fallut attendre le dernier virage pour que Lenoir (retardé par un tête-à-queue) aide Deladrière dans un dérapage pour lui ravir la deuxième place. Le quatrième est Lambot qui, avec sa Coccinelle 2200 (170 CV) est arrivé à contenir en demi-finale, les assauts de Bubetz au prix d'une belle leçon de pilotage. Superfinale. Tout est paré pour le nième sacre de Ragnotti, 10 secondes... le drapeau se lève et les concurrents disparaissent dans la poussière. Ragnotti est bien parti mais, surprise, Saby débouche en tête suivi de Lenoir et de Lefèbvre, de Deladrière. Ragnotti se traîne en dernière position, c'est au ralenti qu'il rentrera au parc, boîte bloquée. Malgré un moteur aux reprises hésitantes, Bruno Saby contiendra Lenoir pour remporter ainsi sa première victoire de la saison. Pour les " petites " c'est le jour de gloire, puisque Lefèbvre termine troisième devant Deladrière. Au classement général, les favoris gardent leur position mais il va falloir suivre certaines remontées. En quatre courses, il peut s'en passer des choses ! |
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Classement général du championnat de France 1e : Jean Ragnotti - 134 Pts 2e : Bruno Saby - 123 Pts 3e : Jean-Claude Lefèbvre - 102 Pts 4e : Bertrand Lenoir - 67 Pts 5e : Pierre Brunetti - 42 Pts... |