Saint-Junien (15 et 16 octobre
1977) 8éme manche du championnat de France de Rallycross Engagés : 34 |
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Texte
: Michel Guégan - Photos : JC.Bonnaud (Echappement - Décembre 1977) |
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Ragnotti, champion de France Avant-dernière épreuve de ce premier Championnat de France, le Rallycross de Saint-Junien était décisif quant à l'attribution du titre et des places d'honneur : Ragnotti, Saby et Lefèbvre bien sûr, mais dans quel ordre ? Le pilote de la Régie devait absolument remporter cette course pour être assuré de son titre. Ne participant pas à celle de Lunéville car il devait partir pour disputer le Safari Calédonien, notre bon Jeannot devait se méfier de la magnifique fin de saison de Bruno Saby. Comme seuls les sept meilleurs résultats sont comptabilisés, le compte à rebours était commencé. Et voilà que la somptueuse V 6 faisait des caprices, un trou dans la culasse obligeant les mécaniciens à condamner un cylindre, privant Ragnotti des essais et des manches qualificatives. |
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Le festival
Saby continue Ce sont les « petites» qui inauguraient ce magnifique circuit de Saint-Junien, financé par la société Copreco. Deux lignes droites rapides et surtout une immense courbe en montée assortie d'un dos d'âne et d'un freinage en descente, quel régal pour les spectateurs et les pilotes d'autant que, une fois n'est pas coutume, il était possible de doubler. Saby et Lefèbvre comme d'habitude entamaient leur festival se permettant même, derrière Lenoir, le régional de l'étape, de devancer toutes les grosses et notamment Andy Bentza et sa Stratos. Jean-Louis Lafosse ne faisait que quatre tours expédiant sa Rallye 2 sur le toit. Brunetti connaissait des ennuis de direction mais récupérait une crémaillère sur la voiture de Lafosse. A toute chose, malheur est bon ! Les manches qualificatives éliminèrent Cruciani dont la Rallye 2 ne fonctionnait que sur 3 cylindres, Trimolet sur une R12 Gordini trop proche de la série, Moret (Cooper S) qui essayait vainement de conduire avec un pied dans le plâtre. Michel Gobert (Cooper S), Jean-François Dunac (Rallye 2 du Star Racing Team, et un journaliste, un !) De Moor et Michel Forestier (Escort) ne passaient pas les quarts de finale. Jean-Louis Evennou (Alpine 1600S), Vivian Potter (Mini 1300), Jean-Pierre Beltoise (Rallye 2 du Star Racing Team) et Michel Guégan (Mini 1500) se retrouvaient donc en finale C. Comme prévu Evennou s'envolait alors que Vivian Potter et Michel Guégan entamaient une explication passionnée dont le second, goujat comme pas un, sortait vainqueur, empochant enfin son premier point du championnat. Saby, Lefèbvre, Marie et Brunetti se qualifiaient pour la finale alors que Rogers cassait sur la ligne de départ (embrayage ou boîte) et que Paillocher et Potter en décousaient ardemment, le premier nommé, oubliant, hors-voiture, les règles les plus élémentaires de dignité et de savoir-vivre. En finale B, tout ce petit monde retrouvait Lagniez, toujours aussi décontracté et très bien habitué, semble-t-il, à la conduite sur terre. Les deux Mini (Rogers sur la 1300 de la famille Potter) prenaient le commandement alors que Lagniez devançait Paillocher. Point de suspens en finale A, Saby-Lefèbvre comme d'habitude suivi d'un excellent Brunetti et de Michel Marie, en panne sur le circuit, attaches d'embrayage coupées net. |
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Ragnotti, le petit lutin Ce succès de Saby inquiétait un peu les gens de chez Renault qui, sans cacher leur estime pour Saby, déploraient tout de même son talent. Ce souci était d'autant plus vif que Ragnotti dans son quart de finale, allait être opposé à Bentza et à Per Engseth (un super Norvégien sur une super Carrera). Avec ses cinq cylindres et son bruit de moissonneuse, la pauvre Alpine allait se faire manger tout cru. Comme dans tous les contes de fées, le gentil petit lutin triompha des mauvais sortilèges et, cocorico, le vaillant petit pilote français écrasa les vilains étrangers. A partir de là, l'affaire était entendue et avec ses cinq cylindres, l'Alpine jaune allait survoler les débats. Il faut cependant avouer que ses adversaires n'y mettent pas du leur. Sur un tour, c'est la grosse défonce, mais en groupe sur 4 tours, il y en a toujours un qui fait la grosse faute. Résultat, John Greasley qui n'est pas le plus rapide intrinsèquement, n'a pas commis d'erreur et prend une belle seconde place, suivi d'Hendricks et de Deladrière. Et Lenoir ? C'était le vainqueur en puissance. Recordman du tour, il n'aurait fait qu'une bouchée des autres Porsche mais trop nerveux devant son public, il est sorti en quart de finale. Bentza a lui beaucoup déçu, Douglas est sorti, Deladrière aussi, Bubetz a crevé. En superfinale, Ragnotti se détachait dès le premier tour malgré un départ moyen suivi de Saby alors que Lefèbvre se payait le luxe de doubler Greasley dans la montée... Qui dira qu'en rallycross, seule la puissance compte? Pour finir, je ne voudrais pas passer sous silence un fait navrant qui montre avec quel irrespect sont traités les pilotes en ces temps difficiles. Figurez-vous que Jean Gamaury, le speaker de l'épreuve, non content de connaître son affaire, a jugé bon de grimper en avion et de se lancer en parachute à 1200 m au-dessus du circuit. Equipé d'un parachute directionnel, il s'est approché du circuit tout en commentant sa descente à l'aide d'un émetteur portatif. Demi-tour à droite, demi-tour à gauche, Jean Gamaury s'est posé sur la ligne d'arrivée ! Et bien je vous demande, on avait l'air de quoi après avec nos petites autos ? |
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Les pilotes
étrangers ne marquent pas de points pour le classement du championnat de
France, mais uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes
étrangers ne marquent pas de points pour le classement du championnat de
France, mais uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
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Les pilotes
étrangers ne marquent pas de points pour le classement du championnat de
France, mais uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
Classement général du championnat de France 1e : Jean Ragnotti - 170 Pts (décompte de 14 pts) 2e : Bruno Saby - 161 Pts (décompte de 8 pts) 3e : Jean-Claude Lefèbvre - 127 Pts (décompte de 11 pts) 4e : Bertrand Lenoir - 86 Pts 5e : Pierre Brunetti - 59 Pts (décompte de 2 pts)... |