Beaujolais (22 et 23 juillet
1978) 7éme manche du championnat de France de Rallycross |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]() ![]() |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Texte
: Jean-Patrick Ordonneau - Photos : Jean-Claude Bonnaud (Echappement -
Septembre 1978) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
La déception Bien que situé dans une région aussi célèbre que belle et appuyé par un soleil radieux, le rallycross du Beaujolais, septième manche du Championnat de France, ne laissera guère de bons souvenirs dans les esprits. Un circuit malheureusement trop empierré et une organisation défaillante ont contribué à la grande déception qu'ont éprouvé les pilotes après cette triste épreuve. Accroché au haut d'un petit vallon près du village sympathique de Fleurie, le circuit qui a reçu les concurrents du rallycross du Beaujolais aurait pu être excellent. Conçu uniquement pour le rallycross, il se composait d'une série d'enfilades rapides en montée et d'une autre série d'enfilades en descente, délimitées à chaque extrémité par deux épingles. La première était en terre tandis que l'autre bénéficiait de la portion en ciment du circuit, réduite à sa plus simple expression. D'ailleurs cette portion en ciment représentait exactement aux dires des organisateurs eux-mêmes, 85 mètres pour une longueur totale de piste de 850 mètres. Où sont les 20 % exigés par le règlement du rallycross ? De plus, la partie en terre, constituée par de la roche en décomposition appelée Gorrh du Beaujolais, s'est assez vite détériorée dans la descente, découvrant de grosses pierres qui ont mis les mécaniques à rude épreuve. Dommage car le tracé s'est avéré intéressant. Signalons enfin que le public, s'il pouvait jouir d'un panorama remarquable sur la plaine du Beaujolais, n'avait qu'une vision restreinte et unilatérale du circuit. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Bruno Saby une fois de plus favori A la suite des essais des classes 1 (moins de 1600 cc) et 2 (plus de 1600 cc), le meilleur temps était réalisé par Bruno Saby dont la berlinette Alpine disposait d'un moteur neuf encore mal rodé. Il devançait Bertrand Lenoir sur Porsche Carrera 2,7 I de 1"8. Etonnant Saby qui s'est livré pendant ces essais à un véritable festival de glissades merveilleusement contrôlées. Beaucoup moins spectaculaire que certains, Saby est une fois de plus sorti en tête des essais avec cette fois une avance très nette sur les voitures de la classe 2. Tout cela laissait espérer une joyeuse superfinale... La double élimination Les choses allaient encore à peu près bien au moment où fut donné le départ du premier quart de finale de la classe 1. Sur la grille : Saby, Brunetti, Lammens et Boucquerel. Les choses sérieuses allaient commencer. Dès le départ, Saby et Brunetti prenaient quelques mètres d'avance sur leurs adversaires et abordaient le premier virage côte à côte. Dans ce droit, Saby et son Alpine avaient l'extérieur tandis que Brunetti et sa Rallye 2 se trouvaient à la corde. Immédiatement après ce droit, un gauche rapide suivait. Là, les positions se trouvaient inversées. Saby se retrouvait à la corde et Brunetti à l'extérieur. Dans le feu de l'action, les deux voitures se touchaient. A cet endroit, et à la vitesse à laquelle elles allaient, elles amorçaient un léger travers qui semble être à l'origine de l'accrochage. Toutefois, la berlinette n'aurait pas effectué d'embardée seule et il est très dommage que Brunetti l'ait touchée. Toujours est-il que les deux voitures sortaient brutalement. Brunetti parvenait à repartir tandis que Saby restait accroché sur le talus. Jusque-là, hormis l'élimination du leader du Championnat de France, cet incident était à mettre au chapitre des erreurs de parcours qui émaillent quelquefois les courses de voitures quelles qu'elles soient. Mais malheureusement pour l'épreuve, cet incident allait dégénérer. Dans un premier temps, les commissaires, catégoriques reconnaissaient que Brunetti avait poussé Saby à l'entrée du virage. Brunetti était alors disqualifié par les organisateurs. Puis, ces derniers décidaient de recourir le quart de finale avec l'accord de Lammens et de Boucquerel. Curieuse décision qui s'aggravait du fait que Brunetti restait disqualifié ! Trois voitures repartaient donc et Saby remportait la manche. Agitation dans le parc concurrents où les commentaires allaient bon train, surtout de la part de ceux qui n'avaient rien vu comme d'habitude et qui, en l'occurrence étaient légions... Le jour où « ceux-qui-savent-toujours-tout » sauront se taire à bon escient, peut-être parviendront nous à quelque chose de positif. En la matière, l'attitude des pilotes britanniques devrait un peu servir d'exemple. Le fair-play n'a jamais fait de mal à personne. A la suite de cette décision illogique, les manches allaient être entachées d'une agressivité qui n'avait rien à voir avec la fureur de vaincre. L'ambiance du parc concurrent se détériorait et ce qui restait de bon dans cette épreuve s'évaporait en un clin d'œil. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
De
plus Saby, qui depuis le début des événements n'avait pas porté réclamation
ni demandé quoi que ce soit, rentrait au parc avec une fourchette de boîte
cassée et devait abandonner. Le gâchis continuait. Quant à la finale de la
classe 1, elle était à l'image de ce rallycross : après quatre faux départs,
pas moins, qui coûtaient son embrayage à Philippe Wambergue dont l'Alpine A
310 s'immobilisait dans le premier tour, Rémy Julienne, auteur de courses
magnifiques restait sur la ligne avec un allumeur cassé sur sa belle Rallye
2 rouge et blanche. Quant à Jean-Luc Marteil, il stoppait au deuxième tour.
Il restait à Jean-Pierre Beltoise à mener sa VW Golf GTI à la victoire après
un cavalier seul peu passionnant. Que tout cela était triste. Lenoir sans problèmes La classe deux allait avoir son compte de sensations aussi. Outre de nouvelles lenteurs d'organisation, la piste faisait de nouveaux ravages. La Porsche de Georges Vaills, dont les progrès sont évidents, éclatait alors qu'elle se qualifiait, perdant stupidement toutes chances de figurer en finale. Tout au long des manches, Bertrand Lenoir surclassa ses adversaires assez facilement, offrant une belle démonstration de pilotage sur terre. La finale lui revenait donc très justement devant Greasley, Deladrière et Hopkins. Lenoir remportait également la super finale alors que Trevor Hopkins arrachait un arbre de roue à Escort BDA 2 I dans le premier tour I La seconde place donnait lieu à un spectacle de grande qualité entre Beltoise et Julienne et la quatrième entre Deladrière et Greasley. Notons l'absence de Philippe Wambergue qui avait grillé son embrayage lors des faux départs de la finale. Quant à Deladrière, il était handicapé par une voiture dont le thermomètre de température d'eau était bloqué à 150° au moment du départ ! Merci Fiat et Simca Les seules épreuves qui ont un peu relevé le niveau de ce rallycross du Beaujolais ont été celles du SRT et Fiat 127, les deux types de voitures se sont bien comportées sur ce circuit rendu cassant par les pierres, Il faut d'ailleurs reconnaître que les concurrents de ces deux challenges ont eu la difficile tache de « rôder » le circuit. Contrairement aux classes 1 et 2, les manches du SRT et du Fiat Rallycross ont été disputées et passionnantes. Le SRT était dominé par Alain Biet, visiblement très en forme. Mais la lutte a été chaude et la finale a donné lieu à un bien beau spectacle. Tandis que Alain Biet réalisait un superbe sans fautes, la bataille faisait rage derrière lui. C'est finalement Occelli qui prenait la seconde place devant Vallée et Goix. Tout aussi disputées les courses du Challenge Fiat 127 donnèrent lieu à des prouesses de la part des pilotes. Certains n'avaient pas leur pareil pour balancer leur voiture comme des propulsions. Un régal... Salomon et Baudoin remportaient les demi-finales alors que Barbaza, déconcentré à la suite d'un tête-à-queue, se faisait distancer. La finale tenait les spectateurs en haleine jusqu'au baisser du drapeau. Trois voitures, celles de Baudoin, Roger et Salomon pouvant prétendre à la victoire. C'est finalement Jean-Marie Baudoin qui prenait l'avantage et le conservait jusqu'à la fin. Heureusement qu'à ce rallycross du Beaujolais, les Simca Rallye 2 et les Fiat 127 ont sauvé les meubles. Sans elles, cela aurait vraiment été bien triste. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]()
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les pilotes
étrangers ne marquent pas de points pour le classement du championnat de
France, mais uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]()
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]()
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les pilotes
étrangers ne marquent pas de points pour le classement du championnat de
France, mais uniquement pour le challenge BP-AutoHebdo. |
Classement général du championnat de France 1e : Bruno Saby - 124 Pts 2e : Bertrand Lenoir - 107 Pts 3e : Jean-Pierre Beltoise - 89 Pts 4e : Raymond Touroul - 73 Pts 5e : Philippe Wambergue - 67 Pts... |
![]()
|
||||||||||||
![]()
|
||||||||||||