Lunéville (27 et 28 juin 1981) 2éme manche du championnat de France de Rallycross |
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Texte et photos :
Frédéric Billet |
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Maxi Mamers Record du tour, meilleur temps des manches qualificatives, victoire en finale et rebelote en super-finale : l'ami Max n'a pas fait de détail. Il y en a qui apprennent vite ! On retrouvait à Lunéville le gros du plateau de Mayenne, sauf la Talbot-Maurelec 180, les Rallye 2 et 3 de Chevreton, Lebreton, Gambillon, les Alpine de Catillon et "Panic", l'Escort de Ménier, la "Dolo" de Thibaudeau et toutes les Golf GTi qui étaient restées dans le club des forfaits. Blanchard, non conforme à cause d'un appui-tête, ne prenait pas le départ et il restait donc 40 partants : 17 en GT (dont 6 en + de 1600 cc) et 23 en Saloon cars (8 en + de 1600 cc). Jean-Pierre Beltoise, attendu en démonstration avec sa nouvelle Murena n'était pas là (il débutera pour de bon à Alençon), par contre deux vedettes étrangères allaient contribuer au spectacle : Heinz Bubetz et sa Porsche 3,3L et surtout Martin Schanche avec sa diabolique Ford Escort Turbo de 420 cv (pour 850 kg). Mais, bien avant ce déferlement de puissance, les petites cylindrées se mettaient en évidence. Déjà, les manches qualificatives disputées sur un terrain relativement gras (et sans poussière), nous valaient quelques belles explications, notamment entre Brunetti, Dubois, Natario et Durand, ou encore entre Giraud, Durassier et Larguier (tandis que Grosse avait pris les devants), tous sur des Rallye 2 ou 3 qui ont encore de bien beaux jours devant elles en rallycross. Le circuit du terrain militaire de Chènevières est assez rapide, et ça allait vraiment très vite en Saloon cars + de 1600. Martin Schanche y allait de bon cœur et de tout son talent, mais les autres étaient loin d'être ridicules. Brunetti-Johansson, Johansson-Aïta, Aïta-Schanche : au fil des manches les différents duels n'avaient rien de triste, ça promettait pour la suite des événements. En GT, Gustave Tarrière semblait devoir dominer la petite classe, contenant les attaques d'un Frémiot déchaîné mais impuissant à contrer les meilleurs A310 sur ce tracé : "il n'y a pas un gros dosage de l'accélérateur, je suis presque tout le temps à fond !". Le pauvre Marcel Morel avait des problèmes dans deux manches successives avec sa Murena et ne put jamais s'exprimer. Derrière Tarrière, Marcel, Cavigneaux et Gobeaud étaient les plus incisifs. Enfin en GT + de 1600 cc, la partie ne s'annonçait pas aussi facile pour Touroul qu'on aurait pu le croire après Mayenne. En fait une très bonne auto et une conduite très propre, Max Mamers se montrait assez tôt le plus rapide en piste. Touroul semblait avoir plus de mal et ne ménageait pas ses efforts, d'autant plus que son équipement pneumatique n'était pas vraiment adapté ("pourvu qu'il pleuve !") et plus de toute première fraîcheur. Dans le sillage des deux hommes, Rémy Julienne faisait mieux que prendre en main son 2 litres, tandis que "Manu" Wambergue se débattait avec des problèmes de moteur et que Michel Marie, pour suivre le train devait déployer une énergie considérable, pour la plus grande joie des spectateurs. Heinz Bubetz, lui, n'était pas à la fête : sérieusement taquiné par Tarrière, il finissait (sur un talus) par céder à la pression de l'Alpine 1600 cc. A l'heure des comptes, les deux meilleures manches retenues, sur 3 disputées, donnaient en tête Mamers qui devançait Touroul de près de 2 secondes et de plus de 3 secondes Schanche, de loin le plus vite en Saloon cars. Suivaient dans l'ordre Julienne, Wambergue, Marie, Tarrière, Aïta, Frémiot, Johansson... |
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Schanche
unique ! En finale des Saloon cars - de 1600, Dumas avec sa Rallye 2 1400 cc s'imposait après avoir passé Grosse dans le dernier tour tandis que Larguier, le mieux parti, avait fait un tête-à-queue. Quant à Natario, il avait perdu ses chances dès le départ, boîte cassée. En + de 1600, Brunetti qui n'avait pas encore pu monter de turbo sur sa Rallye 2, allait avoir fort à faire face à trois bêtes turbocompressées : la Saab de Johansson, la Coccinelle d'Aïta et la Ford Escort de Schanche. Parti comme un boulet depuis la très longue ligne de départ, le Norvégien s'envolait assez vite et creusait l'écart, puis faisait son show : en butée de contrebraquage dans le long droite sur asphalte de l'arrivée, il ne levait jamais le pied et accélérait encore plus fort en passant sur la terre. La majorité des spectateurs le voyait déjà au talus, mais l'arrière de l'Escort se tassait sous l'accélération et Schanche avalait l'obstacle, presque en Wheeling. Réellement impressionnant ! Apparemment Martin s'attachait plus à faire le spectacle qu'à faire des temps. Il l'emportait tout de même nettement détaché devant Aïta et Johansson qui s'étaient tiré une bourre fantastique, et Brunetti qui pensait sûrement déjà à l'avenir... et au turbo. Pendant que Schanche bouclait un tour d'honneur en glissade "pied dedans", le bras à la portière... mais le reste du corps à l'extérieur, M. Tarrière, Frémiot, Marcel et Cavigneaux se préparaient pour tenter d'amener leur GT - de 1600 en super-finale. Tarrière prenait les devants devant Marcel qui résistait jusqu'au bout à Frémiot, lequel s'était d'abord débarrassé de Cavigneaux qui terminait assez loin. |
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Max la menace
ou le péril jaune En GT + de 1600, les esprits étaient chauds, tellement qu'il fallut redonner le départ, anticipé par quelques-uns. Touroul plongeait à la corde et passait en tête. Au premier tour, Mamers était calé sous l'aileron de la Porsche avec lui-même Julienne sur les talons. Wambergue, moteur faiblard, suivait à distance. Au second passage, Julienne et Mamers étaient côte-à-côte mais c'est l'Alpine jaune qui prenait le meilleur et passait Touroul dans la foulée. Même ordre au troisième passage, mêmes écarts infimes. Au dernier tour Touroul sortait légèrement en travers, Julienne s'infiltrait, heurtait la Porsche et terminait avec une roue cassée mais en seconde position, offrant un magnifique doublé à Politecnic. Hélas, l'A310 avait souffert et Julienne se retrouvait sans voiture. On retrouvait donc les deux premiers de chaque manche, moins Julienne au départ de la super-finale. Du haut de ses 420 cv, Schanche poussait très fort au départ et prenait la tête devant Mamers qui semblait à l'aise tandis que l'Escort passait à la limite... et même au-delà, puisque le Norvégien volant escaladait bientôt un talus, repartait bon dernier à la poursuite des Rallye 2 de Dumas et Grosse. Pendant ce temps, "Super Mamers" creusait irrémédiablement l'écart devant un excellent Tarrière. A distance, Aïta et Marcel se livraient un beau duel qui se terminait à l'avantage de la Coccinelle la plus efficace du monde. Dites moi Mamers. "Je suis bien content d'avoir gagné mais je pense que ça va être dur de faire mieux la prochaine fois", déclarait Max à l'arrivée : "Le départ ici est très long et très propre, alors c'était difficile de contenir Raymond ou Schanche au démarrage; une fois lancé : plus de problèmes. L'auto était super et comme le circuit est bien fait et qu'on peut doubler en plusieurs endroits, je n'étais pas inquiet. Je savais que j'allais plus vite que l'Escort sur un tel circuit, j'avais un peu peur que Schanche me freine et que je sois attaqué par l'arrière, mais il a joué le jeu à fond. Je suis surtout heureux pour mon sponsor qui était un peu déçu après Mayenne que ma performance soit passée un peu inaperçue... j'espère qu'on entre dans une période favorable." Le temps, qui était resté nuageux mais sec durant toute la journée eut la clémence d'attendre la fin de la remise des prix pour nous envoyer un beau déluge en guise de rapport de clôture. |
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Martin Schanche ne marque
pas de points pour le championnat de France |
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Martin Schanche, Goran
Johansson et Franz Fehrenbach ne marquent pas de points pour le championnat
de France |
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Heinz Bubetz ne marque pas
de points pour le championnat de France |
Classement général du championnat de France 1e : Jacques Aïta - 38 Pts 2e : Max Mamers - 37 Pts 3e : Denis Marcel et Raymond Touroul - 35 Pts 5e : Gustave Tarrière - 34 Pts... |