Essai de la Ford Escort RS Turbo de Christian Ménier
 Renault 11 Turbo - Reportage
Source : Revue "Echappement" - Texte : Jacques Privat - Photos - Gérard Dalla Santa
 


Un moteur méchant rend son châssis plus "pointu" à exploiter. Mais apparemment,
Ménier a le mode d'emploi.
 

Dans le style "traction", Ménier a fait des choix diamétralement opposés à ceux de Bénézet pour sa 11 : son Escort est une « maxi groupe A » (probablement la seule en France), les pièces permettant de monter une telle auto étant disponibles en Grande-Bretagne. Christian Ménier n'hésite donc pas à annoncer 250 chevaux pour son bolide, dont la pression de suralimentation varie avec le régime-moteur. Boîte à crabots et autobloquant sont bien sûr de rigueur, tandis que direction, suspension et freins complètent la panoplie groupe A, notamment avec des disques pour l'arrière. Seul "oubli" : la direction assistée (pourtant homologuée). L'essentiel des travaux personnels a porté sur la rigidification du train avant (le point faible congénital des Escort), et Ménier n'a pas lésiné sur les profilés de renfort aux ancrages des suspensions. Le poids avoisine les 960 kilos, et le coût d'une saison est estimé (comme pour la plupart des « top » en division 1) à 300 000 francs. Pour Ménier, c'est raisonnable : il sait qu'une saison en groupe N avec une voiture similaire, dans les conditions de Baroni par exemple, lui reviendrait au moins au triple. Pas d'hésitation ! Comparer la conduite de cette Escort avec celle de la R11 est délicat : la Renault était en pneus terre, la Ford est en slicks retaillés, il est donc peu honnête de vouloir juger des adhérences, des maniabilités, des motricités respectives. Ce qui est sûr, c'est que la cavalerie de la Ford est assez violente : elle déboule en force autour de 4500-5000 tours et mieux vaut ne pas se laisser surprendre. Assez logique, dans la mesure où le développement des deux mécaniques n'a rien de commun, et où le Garrett T3 de l'Escort est réputé plus « méchant» que le turbo T2 de la R11. Cela dit, le train avant est presque une bonne surprise, du moment où l'on s'attendait au pire sur la base d'origine : il ne fait pas n'importe quoi, et malgré les débordements du moteur, on arrive à savoir où l'on pose les pneus. Simplement, l'exploitation sera certainement plus "pointue" qu'avec la 11.