Essai de la Renault 11 Turbo de Jean-Jacques Bénézet
 BMW 635 CSi - Reportage - Ford Escort RS Turbo 
Source : Revue "Echappement" - Texte : Jacques Privat - Photos - Gérard Dalla Santa
 


Pour le spectacle, n'attendez rien d'elle, mais la 11 Turbo de Bénézet
a plus d'une efficacité dans son sac.
 

La 11 Turbo en Rallycross, c'est un peu comme en rallye : la berline de père de famille qui ne paie pas de mine mais fait des temps « canon ». A la base pourtant, rien d'exceptionnel : Bénezet n'a retenu du groupe A que ce qui lui était réellement nécessaire. C'est ainsi que les freins et la direction sont ceux d'origine, et que les suspensions ne sont que renforcées. Même les glaces électriques sont conservées : "à quoi bon gagner du poids, on est déjà au plancher de la catégorie, ou presque (890 kg)". Un moteur groupe A (150 chevaux et 23 mkg environ), une transmission du même tonneau (boîte, pont, autobloquant...), la 11 roule peut-être à l'extraordinaire mais ne frime guère.

Il est logique que son comportement soit dans le même esprit : on a franchement l'impression de conduire une 11 de série, et l'on imagine mal cette petite chose toute simple se battre à longueur de week-ends avec les monstres qui l'entourent. Mais l'efficacité est là. Certes, le gros handicap, c'est le départ : les manches de Rallycross se disputent sur quatre-cinq tours, un bon départ est primordial, et la 11 manque à la fois de puissance et de motricité dans cette phase de la course. Mais après, pardon : tout en conservant la douceur des commandes d'une auto de série (freinage et boîte notamment), la 11 fait des miracles; on ne se force pas, elle fait tout le boulot. Juste un coup de frein du pied gauche pour l'aider à tourner quelquefois, c'est tout : une fois qu'elle a pivoté, on entretient la dérive au pied droit ou par d'éventuelles corrections au volant, et le tour est joué. On s'extrait avec facilité, mais par une traction bien réelle, des épingles les plus serrées, sans vraiment faire d'impression ni à soi-même ni aux spectateurs. Je ne vous parle même pas de la fatigue : l'auto ne demandant à peu près aucune concentration, le moteur étant aussi exploitable qu'un 11 de série, on sort de là frais et rose, prêt à remettre ça encore quelques heures. Vraiment étonnant !