Peugeot 205 T16 Ev.2 de Guy Fréquelin | |||||
Saison 1988 -
Lancia Delta S4
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Essais : Didier Ganneau et Pierre Pagani - Photos - Christian Chiquello et
Dalla Santa |
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Peugeot 205 T16 Ev.2 de Fréquelin : pour les doués Ne lésinons pas : la voiture engagée pour Fréquelin cette saison en Rallycross n'est rien de moins qu'une Evolution 2 ex-Pike's Peak, bref le vrai "top" des T16, dont un deuxième exemplaire est confié à Alamäki. |
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A vrai dire, cette version diffère quand même
un peu des autos 87, ne serait-ce que par le cylindrée, ramenée de 1775 à
1758 cm3 pour des raisons de classe de poids. En revanche, la
pression de suralimentation est portée à 2.8 bars, ce qui dans de bonnes
conditions (avant chaque manche, on garnit l'avant du radiateur de blocs de
glace !) assure une puissance supérieure à 500 chevaux. A part ça ? Bof, pas
grand chose... Quand on part d'une telle base, il ne peut s'agir que
d'aménagements de "détail". En l'occurrence, la boite 6 est amputée de son
sixième rapport, mais l'ensemble de la transmission est par ailleurs
inchangé. Côté suspensions, on note simplement que si la barre avant est
conservée, elle est souvent débranchée, ce qui est assez fréquent en
Rallycross (beaucoup la démontent même carrément). Le plus impressionnant de cette auto, c'est qu'elle vous désarme au premier contact. C'est là une constante que l'on retrouve presque systématiquement avec les voitures "d'usine" : les commandes sont extrêmement douces et précises, on se sent chez soi, tout de suite. Sacré contraste, après une approche intimidante ! En tous cas, cela facilite grandement le premier tour de roues; et l'on met donc un certain temps avant de découvrir le moindre inconvénient à l'auto : on est tellement soulagé que ça se passe aussi bien, d'emblée, que l'on nage benoîtement dans le bonheur béat. On savoure cette boîte idéale, cette direction idéale, ce pédalier idéal, bref l'insouciance. C'est là qu'il faut se méfier, car comme toutes les voitures hyper-performantes mais d'un abord facile, l'Evolution 2 sait parfaitement, au bout d'un moment, remettre les choses en place : tu me tutoies, d'accord, mais on n'a pas gardé les vaches ensemble ! Et là aussi, le contraste est saisissant : on drague gentiment, et hop, la claque vient sans qu'on ne s'y attende. Car, il ne faut pas s'y tromper, la véritable exploitation de l'engin n'a rien d'évident : le moteur demeure pointu, et la puissance - importante - déboule assez brusquement quoique sans véritable temps de réponse. |
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![]() Pas grand chose à voir sous le capot avant de la Peugeot : juste un mini-réservoir de 25 litres devant le tablier. |
![]() Directement empruntée à l'évolution 2, la mécanique est assez violent, ce qui n'en facilite pas l'exploitation |
![]() En Rallycross, avec un tel engin, pas le temps de contempler l'instrumentation. Elle est donc réduite au strict minimum ! |
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Certes, l'équilibre générale de l'auto est exceptionnel, mais l'avalanche de
chevaux peut alors surprendre. En fait, la solution consiste sans doute à se
maintenir en permanence dans la zone de pleine puissance, mais cela réclame
alors de la part du pilote une concentration à laquelle il ne s'attendait
guère après avoir aussi facilement fait patte de velours dans la phase
d'apprentissage. Bref, la T16 est de toute évidence une bête de race, avec qui chacun pourra sans encombres converser, mais qui ne se livrera pas au premier venu. Que ceux qui se sentent une âme de charmeur de serpents s'inscrivent auprès du PTS : on leur écrira ! |
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