Bergerac-Faux (6 et 7 juin
1992) 5ème manche du championnat de France de Rallycross 6ème manche du championnat d'Europe de Rallycross Spectateurs : 13000. |
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![]() ![]() Classement européen |
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Avant la course... |
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Texte
et photos : Jacques Privat |
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Doran sort du rang Les superlatifs manquent pour qualifier le championnat d'Europe. Quel spectacle ! Première victoire européenne pour Pat Doran en Division 2 et sixième vainqueur différent, Ludwig Hunsbedt, en Division 1. Cocorico d'honneur pour Pailler, Delecour et Flament. Les passionnés de rallycross attendent toujours avec fébrilité la manche française du championnat d'Europe. Depuis trois ans Faux-Bergerac postulait à son organisation. Enfin nominée cette saison, l'équipe de Guy Ravasio peut être largement satisfaite : nombreux public, miraculeux beau temps (mais oui !) et comme cerise sur le gâteau, la présence en vedette américaine de François Delecour, sur la meilleure groupe B du plateau, la fameuse Ford RS200 de Martin Schanche. Ce dernier, suspendu de licence jusqu'au ter août, embauche au coup par coup des pigistes de luxe pour contrer son "copain" Will Gollop au championnat. Après une tentative peu heureuse avec Bolneset en Suède, le Norvégien contacta François Delecour en plein rallye d'Acropole : "Je connais un peu le rallycross. Je suis allé une fois à Maasmechelen en Belgique, et j'ai un tas, gros comme çà, de photos de Soigne en 81. Je suis ravi que Martin, mon idole de l'époque, ai pensé à moi mais j'ai quand même demandé l'autorisation à Ford Europe... qui me l'a accordée. Je ne te dis pas comme je suis heureux de piloter une groupe 8. Quelle puissance !". |
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Delecour ne mit pas longtemps à comprendre le fonctionnement de la RS200,
même si très logiquement, c'est du côté des démarrages que venait la
difficulté : "La réglementation, je n'y comprends rien. Je croyais que la
place comptait dans les manches. foi levé le pied en première manche après
avoir doublé Vaison ! Et puis je vais te dire, quel pilote ce Pailler. Et
Flament ! Et dire que je ne le connaissais pas. Ce sont des très bons.
Crois-moi !" Très logiquement, Delecour focalisait l'attention. Mais
personne ne perdait de vue le comportement des habitués du championnat de
France face à ces terrifiants européens. Et comme à chaque manche française
du championnat d'Europe, les Français n'ont pas eu à rougir, bien au
contraire, prouvant, s'il était encore nécessaire, de dire l'excellent
niveau de notre championnat national. Cela nous permet de regretter que nos
compatriotes ne s'expatrient pas plus! Déjà aux essais, Pailler réalisait le
meilleur temps en Division 2 devant Sir Gollop, alors qu'en Division 1,
trois Français prenaient les... trois premières places : Sturm, Poulard et
Flament. Par la suite, Pailler et Flament ont soulevé l'enthousiasme de la
foule qui entrevoyait déjà un succès français. Le pilote Citroën Sport règne en maître absolu sur le championnat de France. Cela aiguillonne maintenant son ambition européenne. Non content d'avoir terminé second de la finale B au Portugal, Pailler voulait briller en France. Toujours partant dans la meilleure série, Pailler réussit même à signer le meilleur chrono en seconde manche, et il se qualifiait en seconde ligne. A ses côtés le "débutant" Delecour démontrait sa rapide adaptation à cette discipline. Mais que faisaient les Européens ! Gollop avouait ne pas être bien réveillé en première manche, crevait en seconde, et arrachait en troisième manche une laborieuse qualification en finale B. Cela facilita le parcours du Norvégien Holm qui se qualifiait en pole. A sa gauche, l'Anglais Doran ravissait ce privilège à Pailler et Delecour en réussissant le meilleur temps en troisième manche, alors que le coéquipier de Delecour, le jeune Norvégien Rustad, comblait de bonheur Schanche qui plaçait ses deux RS200 en finale A. Mais juste avant le départ de la finale, Holm explosait son différentiel arrière en faisant chauffer ses pneus sur les rouleaux... et laissait la place vacante en pole. Au départ de la finale, Pailler intimida sans succès Doran. Derrière, le vainqueur de la finale B, Gollop réussissait un départ à la Bénézet, bien anticipé, pointant sa Metro en troisième position devant Delecour. Très généreux dans l'effort, le Nordiste se porta à la hauteur de Gollop à l'abord de l'épingle, et passa l'Anglais, au bon moment. Heureusement, car François terminait sans transmission avant. Devant, Doran filait vers son premier succès européen devant Pailler et sa diabolique BX, vainqueur à l'applaudimètre ! Flament rosse Le parcours de Flament fut aussi beau que celui de Pailler, sinon mieux. Vainqueur de la première course en D1 à Faleyras, Flament mordait depuis la poussière : "Ma M3 ne motricait plus. Pierre Lebrun a beaucoup travaillé sur la suspension après Rodez. J'ai retrouvé de bonnes sensations de conduite." C'est le moins que l'on puisse dire, Pierre ! Meilleur temps absolu du week-end en première manche, cinquième en seconde manche, Flament s'élançait de la pole en troisième manche et s'adjugeait la première place sur la grille de la finale A de D1 ! Malheureusement une grossière erreur de chrono l'obligea à recommencer sa série de la troisième manche... et il creva. Qualifié en seconde ligne, Flament subit la pression des Nordiques : "Ah les vaches... ils m'ont tout fait. Ils m'ont complètement déstabilisé avant la finale. Ils m'ont fait reculer sur la grille. Cet enfoi.. de Skogstad a fait vérifier la largeur des pneus. Ah les..." Peu importe, Flament a plus que démontré la compétitivité des pilotes français en D1, même s'il s'est quelque peu écroulé dans la finale : "Je voulais finir devant Sturm, vainqueur de la finale B, et qualifié en dernière ligne de la finale A. J'ai réussi à le maintenir derrière, mais quelle pression !" Devant Flament, course limpide : parti en pole, le spectaculaire Hunsbedt faisait voler sa BMW M3. Il se relâcha quelque peu sur la fin, et un trio de Ford Sierra Cosworth RS500, emmené par Skogstad suivi de Jernberg et Hansen, revint sans succès sur lui. C'est sûr, Flament a attiré tous les regards en D1. Mais il ne faut surtout pas oublier dans le clan français, Sturm bien sûr, mais aussi l'extraordinaire Morel, qui, rappelons-le, pilote une Clio : second temps à 5/100e de Skogstad en seconde manche, ou encore Poulard troisième en première manche, dans une Division 1 forte de 35 concurrents ! |
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Pour la première fois lors de la manche française du championnat d'Europe, une troisième division avait été rajoutée, celle des groupe N-Production. Victoire pas facile du jeune Meslier après que Morazé eut fait un tête à queue. Le second était "Raymond" Stalin, l'abonné à cette place. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Une première et un novice Pour la première fois depuis son admission au sein du rallycross (épreuve inaugurale en 1985), le circuit de Bergerac-Faux accueillait une manche du championnat d'Europe. Et pour la première fois de sa carrière, François Delecour, la nouvelle star des rallyes, participait à un rallycross. Disons-le tout de suite, ces deux "premières" ont été des réussites. Avec ses magnifiques pelouses, ses bacs à sable bien ratissés, ses barrières de pneus, et sa superbe cuvette naturelle offrant une visibilité fantastique à tous les spectateurs, ce circuit est un mini-Brands Hatch. L'exemple prouvant qu'en France, quand on veut, on peut réaliser quelque chose de propre et attractif. Et l'accueil chaleureux des organisateurs et de la région encouragera certainement les nombreux pilotes étrangers à revenir. Quant à Delecour, il reviendra lui aussi certainement, s'il trouve encore d'aussi bonnes occasions de participer. Voici, en quelques phrases glanées au fil du week-end, ses sensations. Samedi matin, après les essais libres : "Cette voiture c'est fantastique. Ah, si on avait ce moteur-là sur nos voitures de rallyes (NDLR plus de 600 chevaux sur la Ford RS 200 Evolution). Bon, maintenant, pour les essais qualifs, Martin (Schanche) me dit de tourner au ralenti, alors je vais suivre ses conseils. C'est drôlement compliqué, votre truc". Notons qu'en essais libres, François avait réalisé le deuxième temps, juste derrière Pailler. Dans sa première manche qualificative, il prend tout de suite l'avantage sur Vaison, et dans les suivantes, il assure rapidement sa place en finale A. "Il faut encore que j'affine mes départs. Mais c'est un super exercice, le rallycross. Dès le premier virage, on doit être à 110 %. En rallye, je me rends compte que je suis nettement plus long à être dans le rythme". Finale A. François est en deuxième ligne, aux cotés de Pailler. Départ manqué, Gollop le passe, mais François contre-attaque au bout de deux tours, et sous les hurlements du public, "le pique" au freinage de l'épingle. Il revient même sur Pailler, mais n'ose pousser le crime de lèse-majesté jusqu'à le doubler. "Pailler, c'est un super-pilote". La troisième marche du podium sera suffisante, pour une "première". Après le champagne, en bas du podium, Gollop, qui fait la tronche, interpelle François : "You have no brakes ?" (Tu n'avais plus de freins ?). François se retourne vers nous, et lance en aparté : "Si ça ne lui plaît pas de se faire doubler, il n'a qu'a faire du rallye !". Rideau... Philippe Caries |
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Classement général D1/D2 1e : Jean-Luc Pailler - 100 Pts 2e : Alain Sturm - 84 Pts 3e : Christian Ménier - 78 Pts 4e : Pierre Flament - 73 Pts 5e : Eddie Lemaître - 63 Pts... |
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![]() (classement incomplet)
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Classement général Groupe N 1e : Patrick Stalin - 83 Pts 2e : Patrice Poulain - 81 Pts 3e : Claude Perrigaud - 77 Pts 4e : Stéphane Dréan - 67 Pts 5e : David Meslier - 44 Pts... |