Le Creusot (15 et 16 juin 1996) 5ème manche du championnat de France de Rallycross Partants : 45 - Classés : 38 Spectateurs : 6000 |
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Avant la course... |
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Texte et photos : Jacques Privat |
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Citroën : 4 - Peugeot
: 1 Si les jeux sont faits depuis six saisons en Maxi-Tourisme, la première victoire de la Peugeot 306 Maxi de Pierre-Alain France nous laisse entrevoir, on l'espère (!), une fin de championnat palpitante en Tourisme... |
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Les pilotes de Maxi-Tourisme ont une
indigestion des victoires de Pailler, qui fêtait ici son quarante-quatrième
succès consécutif... On ne va pas le blâmer, loin de là ! Sa fidélité à
Citroën depuis plus de vingt ans lui a ouvert la voie du professionnalisme
en 91. Il a su convaincre Citroën-Sport de lui accorder une grande aide
technique et il a embauché une équipe de mécaniciens hors pair (Thierry Le
Guily, Pascal Le Tannou et, détaché le temps des courses de Citroën-Rennes,
l'incontournable Daniel Balu), qui lui permettent de mener à bien deux
programmes, le français et l'européen. Quand on voit ses victoires en
championnat d'Europe (France et Suède en 96), il est clair que les petits
copains français ne peuvent qu'admirer l'arrière de la Xantia. A ce propos,
nous nous sommes aperçus qu'il gagnait avec moins d'aisance cette saison...
Nous n'oserions affirmer que Citroën-Sport lui ait demandé de lever le pied
de temps en temps... En attendant, à part son lieutenant Michel Liger,
d'autres, comme Philippe Chanoine ou Christian Ménier, sont désormais
abattus et pensent sérieusement, dès l'an prochain, abandonner le
Maxi-Tourisme pour les T3F du Tourisme-Spécial. Autrement dit, il y a "le
feu au lac" pour le devenir de l'actuelle catégorie Maxi-Tourisme... Ils
n'étaient que six au Creusot. Imaginez qu'ils ne soient plus que deux l'an
prochain... A méditer très vite, messieurs de la FFSA... Et pourquoi pas une
fusion Maxi-Tourisme/Tourisme-Spécial ? L'intérêt sportif reste donc en Tourisme. Du moins serions-nous tentés de le croire, grâce à la victoire de Pierre-Alain France au Creusot, il est vrai facilitée par le K.O. technique de la Citroën ZX de Sylvain Poulard en seconde manche qualificative. |
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France croit en Dieu Pierre-Alain France, P.D.G. des Transports Bross/Fouya, directeur d'Exapaq, court pour son unique plaisir : "Pour moi, disputer des courses, c'est faire le vide professionnel le temps du week-end. Cela permet aussi le dépassement de soi. Et, le lundi matin, je suis frais pour entreprendre autre chose." Après plusieurs saisons de rallyes tout-terrain, puis de Talbot Samba Groupe B dans le cadre du Challenge PTS, Pierre-Alain France a fait un long break avant de reprendre du service en 91 sur une modeste Peugeot 309 GTI 16S en Coupe de France de rallycross Groupe N. Il s'ensuivit une longue période d'amours difficiles avec Renault sur des Clio Groupe A, qui ne s'est pas très bien terminée : "Finalement, je garde un bon souvenir de la saison 94. Je me suis battu jusqu'au bout, et la déception de la dernière course au Bourget fut vite oubliée." Après une saison en demi-teinte l'an passé, il s'est décidé à franchir le pas : "C'est le groupe Courtois, grands concessionnaires Peugeot parisiens, qui m'a mis en rapport avec Jean-Pierre Nicolas. Tout s'est passé très vite, et Christian Dieu et ses mécaniciens de L.A.D. ont monté une 306 Maxi. Pas une "top Evolution 2", mais une bonne Evolution 1 sur laquelle Christian Dieu travaille sans cesse. Tiens, ici, on essayait deux nouveaux arbres à cames. Ce qui me change par rapport à Renault, ce sont les relations techniques suivies et efficaces. Bref, nous sommes écoutés, et nous avons des réponses aux questions... Par deux fois déjà, Jean-Michel Pialot, de Peugeot Sport, s'est déplacé sur une épreuve, apportant une aide précieuse." A la première course, Pierre-Alain France termina second derrière Poulard, prouvant le potentiel d'une 306 Maxi bien née. Troisième à Mayenne, sixième à Faleyras en raison d'une casse de transmission alors qu'il était second, troisième encore à Faux-Bergerac, il abordait Le Creusot très sereinement : "La 306 Maxi a un fabuleux châssis et le moteur est en net progrès. Alors ?" Le déroulement des manches a tourné à son avantage. Second chrono derrière Poulard dans la première, Pierre-Alain se retrouvait avec ce dernier dans la seconde. Ecoutons Poulard : "Peu après le départ, le moteur s'est mis à hoqueter, puis il s'est arrêté. Je suis monté sur le vibreur dans le premier droite, la voiture est partie sur deux roues avant de finir gentiment sur le toit. Manque de chance, la rampe d'injecteur était cassée, ce qui a mis un terme au week-end." Très bien parti, Pierre-Alain France ne se doutait pas des ennuis techniques de Poulard et parvenait à pointer le nez de sa 306 en tête dans le premier virage, réalisant le second chrono derrière la Clio Maxi de Crespel, parti tout seul dans une autre série, après la casse du porte-moyeu avant droit en première manche. Tout restait à faire dans la troisième. Par bonheur, France et Crespel se retrouvaient dans deux séries différentes ! France réalisait le meilleur chrono, "collant" près de quatre secondes à Crespel. Avec trois points chacun à l'addition des deux meilleures manches, le chrono de France dans l'ultime round lui permettait de partir en pole. Au départ, Crespel concéda quelques centimètres, puis un mètre, puis la longueur de la 306. Il ne tenta pas une manœuvre de desesperado dans le premier droite, et France prit définitivement quelques longueurs. A l'arrivée, c'était le grand bonheur. Sa fille, Karine, était la première à le féliciter, suivie de toute l'équipe L.A.D, de Jean-Michel Pialot, puis de Michel Crespel, très fair-play. L'instant d'émotion passé, Pierre-Alain France appréciait : "Je me suis bien amusé avec une voiture à la tenue de route fabuleuse. Reste à la faire progresser en moteur. Pour l'instant, elle ne vaut pas ma dernière Clio en motricité." Et puis, c'est la course qu'il ne fallait pas louper, dès lors que l'on a su que Sylvain (Poulard) ne pouvait repartir. Car tout le challenge est là. Il faut impérativement, pour que l'intérêt sportif demeure en Tourisme, que Poulard trouve de l'adversité. Et Pierre-Alain de nous glisser : "J'ai envie de vendre cette 306 pour acheter une Evolution 2 ex-usine..." Pourquoi pas ? A moins que Peugeot-Sport s'investisse davantage en rallycross avec un pilote d'usine... Derrière France, Crespel s'est bien battu, mais à distance, tout comme Cathy Caly-Duret. Dalibot filait vers une quatrième place lorsque la transmission cassait. Oru prenait le relais avec une 306 S16 capricieuse, suivi par un Lemoine handicapé par un autobloquant H.S. Ne parlons pas de la finale B des malheureux éclopés... |
![]() ![]() ![]() Pierre-Alain France et sa 306 Maxi sont à l'attaque, trop peut être. Et c'est la ZX Maxi de Sylvain Poulard qui part en tonneau. Résultat : trop endommagée, la ZX ne participera pas à la finale. Dommage pour le spectacle. (Photos : Pascal Debus - 63, Limons) |
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Pailler hors-concours Jean-Luc Pailler est un extraterrestre. Avec sa Xantia turbo 4x4, il est littéralement sur une autre planète. Le seul à lui tenir un peu tête est Michel Liger. D'ailleurs, au départ, il faillit le faire trébucher, c'est dire ! Michel a quelque peu anticipé le départ. "J'ai eu beaucoup de peine pour revenir sur lui. Et après, j'ai dû maintenir le rythme pendant sept tours", acquiesçait le quintuple champion de France à l'arrivée. Longtemps troisième, Chanoine cassait la transmission : "Il y a un "loup" dans la transmission de la Mégane. Elle est imprévisible en tenue de route. Heureusement, je sauve souvent mes courses par un super départ." Finalement, Meslier terminait troisième, pressé pendant sept tours par Ménier qui a hypothéqué ses chances de briller dans une troisième manche calamiteuse. En Production, Franck Deborde reste souverain. Une fois encore - la quatrième - il assomme la concurrence, qui va être surprise de lire : "Je ne force pas, je roule à ma main..." Loïc Tolazzi savourait son premier podium 96, alors que le spectaculaire Jacky Deborde complétait le trio BMW M3. Longtemps troisième, et premier des Clio, Laignel, qui arrête le championnat, laissait passer courtoisement Le Nouvel. Deuxième succès consécutif de Gambillon en Tourisme-Spécial, pas très loin de "Knapick" qui se maudissait d'être parti en tête-à-queue dans la troisième manche. Troisième, esseulé, Regnault sur son AX deux litres. |
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Classement général Tourisme 1e : Sylvain Poulard - 87 pts 2e : Michel Crespel - 83 pts 3e : Pierre-Alain France - 78 pts 4e : Caty Caly-Duret - 68 pts 5e : Philippe Dalibot - 58 pts... |
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Classement général Maxi-Tourisme 1e : Jean-Luc Pailler - 100 pts 2e : Michel Liger - 71 pts 3e : Philippe Chanoine et David Meslier - 67 pts 5e : Jacques Fontbonne - 59 pts... |
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Classement général Tourisme-Spécial 1e : Hervé "Knapick" - 85 pts 2e : Michel Gambillon - 83 pts 3e : Pierre Regnault - 69 pts 4e : Denis Moreaux - 57 pts 5e : Jean-Luc Depelsenaire - 56 pts... |
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Classement général Production 1e : Franck Deborde - 90 pts 2e : Philippe Tollemer - 70 pts 3e : Jacky Deborde - 65 pts 4e : Pascal Le Nouvel - 63 pts 5e : Henri Laignel - 55 pts... |