Essai de l'Audi Quattro de Jacques Aïta
 BMW 325iX - Reportage - Renault 5 Maxi 4x4 
Source : Revue "Echappement" - Texte : Jacques Privat - Photos - Gérard Dalla Santa
 

L'Audi à l'entraînement sur un terrain pour le moins... boueux !
 
La plus méchante du plateau ? Assurément : avec 550 chevaux annoncés, l'Audi préparée par Lionel d'Hondt fait un peu figure d'épouvantail. Comment est obtenue une telle cavalerie ? Avec un bloc 5 cylindres coiffé d'une superbe culasse artisanale à 20 soupapes et gavé par un turbo maison à base de pièces KKK. Réputé violent, ce moteur a fait depuis la saison dernière l'objet de travaux visant à l'assouplir : 500 t/mn ont ainsi été gagnés sur la plage d'utilisation, mais il semble que ce soit encore insuffisant puisque d'Hondt envisage pour 87 le montage d'un bi-turbo. Côté châssis, il a bien fallu encadrer ce débordement de santé, et l'on a surtout cherché à reporter du poids sur l'arrière, le moteur en porte-à-faux avant étant à lui seul un lest suffisant (c'est le moins qu'on puisse dire !) pour l'avant. Radiateurs et batterie ont ainsi été installés dans le coffre, l'échangeur de turbo prenant la place initiale du radiateur.

Pour l'utilisateur d'un jour, la Quattro est probablement la plus sauvage de toutes : bafouillant sous les 5500, le moteur explose littéralement (enfin, au figuré !) à 7000. A ce moment-là, un seul conseil : montez aussitôt une vitesse. En toute logique, le moteur vous aura pris de court et sera déjà à 8500 au rupteur, et pour peu que votre manoeuvre manque de rapidité, vous aurez toutes les chances de vous retrouver au « petit a », c'est-à-dire sous les 7000 nécessaires à une poussée franche et (surtout) massive.

Bref un moteur infernal, quasi inexploitable pour le commun des mortels, et en regard duquel un châssis même bien étudié et réglé ne fait guère le poids. fondamentalement sous-vireuse, cette Quattro a bien du mérite de passer aussi progressivement au survirage lorsque les chevaux déboulent : on n'espérait pas un comportement aussi prévisible avec une mécanique aussi délirante. Souhaitons quand même à Jacques Aita un moteur plus utilisable pour 87 : celui-ci a vraiment de quoi vous faire vieillir avant l'âge !
 
 
Culasse "maison" à 20 soupapes et
 filtre à air reculé devant le tableau de bord
 
Caractéristiques
Moteur
Type/Emplacement : 6 cylindres en ligne, longitudinal avant - Alésage x course : 94 x 86 (origine 93,4 x 84) - Cylindrée : 3580 cm3 - Cylindrée unitaire : 597 cm3 - Régime maximum : 8500 t/mn - Puissance maximum : 495 ch - Puissance spécifique : env. 138 ch/l -  Distribution : 2 ACT entraînés par chaîne, 4 soupapes par cylindre - Vilebrequin : 7 paliers - Matière du bloc : fonte - Matière de la culasse : alliage léger - Refroidissement : liquide - Lubrification : carter sec - Alimentation : injection électronique - Allumage : électronique.

Transmission
Mode : aux roues AV et AR, répartition 50/50 - Nb de rapport : 5 + AR -  Autobloquant : 20 % AV, 80% AR.

Châssis
Suspension avant : McPherson, triangle inférieur, barre stabilisatrice - Suspension arrière : bras oblique, barre stabilisatrice - Freinage : 4 disques ventilés - Direction : à crémaillère, assistée - Nb de tours de volant : 2,5.

Dimensions, poids, capacités
Empattement : 257,5 cm - Poids annoncé : 1100 kg - Répartition AV/AR du poids : 55% AV, 45% AR - Rapport poids/puissance : 2,2 kg/ch.