1ère manche du championnat de France de rallycross
Engagés : 45 - Partants : 38 - Classés : 32.
Spectateurs : 5000.
Le fabuleux duel Fréquelin-Saby appartient au passé. Pour cette première épreuve du championnat : Wambergue s'est battu contre lui-même, en attendant mieux...
Le rallycross français a vécu un moment historique l'an passé avec Fréquelin et Saby sur les deux meilleurs groupe B que les services compétitions n'ont jamais construit. La Peugeot 205 Turbo 16 Ev.2 pour le premier, la Lancia Delta S4 pour le second. Cette année, seuls les concessionnaires Peugeot-France ont poursuivi leur action en rallycross, avec la même voiture, mais avec Philippe Wambergue en remplacement de Guy Fréquelin, champion 88. La barre a-t'elle été placé trop haut l'an passé ? Toujours est-il que l'arlésienne de l'hiver 88-89, l'Audi Quattro Sport S1 Métal 5 ne sera pas engagée en compétition. Face à Wambergue, d'excellents pilotes amateurs disposent de groupe B moins affûtées : Roussel (R5 Maxi 4x4), Châteaux (Lancia Delta S4), Champs (MG Métro 6R4). Les deux seules inconnues restent les Porsche 911 bi-turbo 4x4, version 3.3 litres pour François Dumas, version 2.2 litres pour Denis Marcel.
A Rodez, première épreuve du championnat, Dumas a fait forte impression sur le sec le samedi avant de casser son moteur. Marcel essayait pour la première fois sa Porsche toute neuve, fraîchement sortie des ateliers de Paul Kumpen en Belgique. Attendons pour vois... De plus, après une longue inter-saison de six mois, de nombreux pilotes n'étaient pas prêts : Demoisson (Alpine GTA V6 bi-turbo 4x4), Beuzelin et Senneur (Peugeot 205 Turbo 16 Ev.1), Herbert (BMW 325i M1 4x4). La nouveauté de la Division 2, c'est l'arrivée de voitures de groupe A quatre roues motrices. Le bonus de points (3, 2 et 1 pt) accordés en plus des points de la place a poussé Maïté Poussin et Gustave Tarrière à monter deux Lancia Delta Integrale. Plus tard, à Nantes-Savenay pour Millim (Lancia Delta Integrale), au Creusot pour Paqueraud (BMW 325iX), la Division 2 s'étoffera de ces groups A 4 RM.
Wambergue contre Wambergue
Philippe Wambergue ne fut guère inquiété du week-end, si ce n'est par le bris de son pont avant lors du départ des essais officiels. Ce seul faux-pas ne l'handicapa pas pour les manches qualificatives et pour la finale. Wambergue s'appropria la position de tête (comme il faut dire désormais...) pour cette finale A. Derrière, Châteaux (Lancia Delta S4) fut bien mal récompensé de ses départs canons lors de la première et deuxième manche. A chaque fois, il se faisait subtiliser la place de dauphin par ce diable de Roussel, agile comme un singe, sur sa R5 Maxi 4x4 enfin dotée d'une direction assistée. Il faut dire que les conditions météo furent particulièrement exécrables le dimanche : pluie, vent, froid. Et dans ces conditions difficiles, le handicap de puissance de la R5 (400 ch environ) par rapport à la Lancia (550 ch) était réduit. De plus, Châteaux souffrait d'un sous-virage chronique dû au mauvais fonctionnement de son visco-coupleur. Assuré de sa place aux côtés de Wambergue pour la finale, Roussel laissait s'expliquer Champs (MG Métro 6R4) et Châteaux. Au départ de celle-ci, Wambergue se détachait dès le baisser du drapeau. Derrière Champs, Châteaux et Roussel se frottaient les portières et c'est finalement Champs qui emboîtait le pas à Wambergue dans le premier gauche suivi par Châteaux et Roussel. Roussel s'infiltrait à la corde du troisième virage, passait Châteaux, avant de doubler aisément Champs en proie à un problème de sélection de boîte. Second, à une bonne centaine de mètres de Wambergue, Roussel tirait la langue pour refaire son retard, en vain. Derrière, les évènements se précipitèrent. Champs partait en tête-à-queue, Châteaux était gêné. Du coup, Tarrière, incroyable d'aisance avec sa petite Lancia Delta Integrale de 260 ch se permettait de finir troisième, devançant la Porsche de Marcel, peu souple sur ce terrain difficile. Hélas, Tarrière perdait le bénéfice des trois points supplémentaires et d'une troisième place au championnat parce qu'il manquait les garnitures de portes sur sa Lancia groupe A.
Philippe Wambergue (Peugeot 205 T16 Ev.2)
Roussel, Champs et Châteaux (de gauche à droite) vont devoir donner
le meilleur d'eux-mêmes pour espérer suivre Wambergue
Comme Roussel, Jean-Jacques Bénézet a perdu le soutien des Transports Fouya. Si Roussel a reçu le soutien des Transports Lang, il n'en est pas de même pour Bénézet qui se présentait à Rodez avec sa R21 Turbo blanche immaculée. La partie ne fut pas facile pour lui. Auteur volontaire d'un mauvais chrono aux essais, il faisait parler la poudre en première manche en réalisant le meilleur temps. Vainqueur de ses séries en seconde et troisième manche, Bénézet s'est fait devancer au chrono (poste) par la nouvelle Citroën BX 16S de Jean-Luc Pailler, qui partait sans avoir fait de première manche, suite à un problème d'embrayage. Dans les conditions d'adhérence très précaire, le jeune Flament a réalisé des prouesses sur sa toute nouvelle BMW M3 équipée d'un moteur de série. Placé en seconde ligne, il ne perdit jamais le sillage de Bénézet dans les manches. Etonnante aussi la prestation de Brunetti sur sa petite Fiat Uno turbo ie, placé à côté de Flament pour la finale A. Mais avant celle-ci, Ménier eut l'occasion de faire parler de lui. Déjà meilleur temps aux essais sur le sec, Ménier éprouva beaucoup de peine sur la piste grasse du dimanche. Qualifié en dernière ligne de la finale B, il doubla cinq concurrents et remporta cette finale. Placé en fin de grille de finale A, il se permit de talonner Bénézet dès la fin du premier tour ! Il faut dire que sa tâche fut facilitée par les ennuis de lave-glace de Pailler et par l'abandon sur la grille de Flament (boîtier électronique). Dans le dernier tour, Pailler, troisième, doubla Ménier qui se bagarra sérieusement jusqu'à la fin avec Bertrand (VW Golf GTI 16S). Vainqueur, Bénézet partage la première place du championnat avec Wambergue. Une victoire qui va sans doute faire plaisir aux responsables de Renault Sport...
Bénézet, le vainqueur sans sponsor !
Division 1| Ordre | Pilote | Voiture | Pts |
| 1 | Jean-Jacques Bénézet | Renault 21 Turbo 2 litres ABS | 20 |
| 2 | Jean-Luc Pailler | Citroën BX GTI 16S | 17 |
| 3 | Christian Ménier | Ford Sierra Cosworth RS | 15 |
| 4 | Bernard Bertrand | VW Golf GTi 16S | 13 |
| 5 | Pierre Brunetti | Fiat Uno turbo ie | 12 |
| 6 | Pierre Flament | BMW M3 | 11 |
| 7 | Jacques Sanchez | Renault 21 Turbo 2 litres ABS | 10 |
| 8 | Pascal Leboucher | Renault 5 GT turbo | 9 |
| 9 | Francis Morel | Renault 11 turbo | 8 |
| 10 | Denis Lepas | Citroën BX Sport | 7 |
| 11 | Michel Vigouroux | Citroën AX Sport | 6 |
| 12 | Philippe Pouzol | Saab 900 turbo 16S | 5 |
| 13 | Philippe Hamer | Alfa 75 turbo Evoluzione | 4 |
| 14 | Michel Brouard | BMW M3 | 3 |
| 15 | Didier Caradec | Peugeot 505 turbo | 2 |
| 16 | Paul Surand | Ford Sierra Cosworth RS 500 | 1 |
Division 2| Ordre | Pilote | Voiture | Pts |
| 1 | Philippe Wambergue | Peugeot 205 T16 Ev.2 | 20 |
| 2 | Gérard Roussel | Renault 5 Maxi 4x4 | 17 |
| 3 | Gustave Tarrière | Lancia Delta Integrale Gr.A | 15 |
| 4 | Denis Marcel | Porsche 911 2.8L bi-turbo 4x4 | 13 |
| 5 | Joël Champs | MG Métro 6R4 | 12 |
| 6 | Paul Châteaux | Lancia Delta S4 | 11 |
| 7 | Maïté Poussin | Lancia Delta Integrale Gr.A | 10 |
| 8 | Denis Moreau | Renault 5 turbo 4x4 | 9 |
| 9 | Roger Crouzet | Talbot Samba Rallye | 8 |
| 10 | José Natario | Audi Quattro A2 10S | 7 |
