Lohéac (18 et 19 juin 1988) 6éme manche du championnat de France de rallycross 6éme manche du championnat d'Europe de rallycross Engagés : 89 - Partants : 79 - Classés : 32. Spectateurs : 30000. |
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![]() ![]() Classement européen |
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Avant la course... |
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Texte
et photo : Jacques Privat |
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Alamäki chez les bretons Décidément, le Finlandais voltant domine le championnat 88 en Division 2 sur sa Peugeot 205 Turbo 16 Ev.2, remportant son cinquième succès en six épreuves. En Division 1, Björn Skogstad dément l'infériorité d'une propulsion à Lohéac, en s'imposant sur une impressionnante Ford Sierra Cosworth RS500. |
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![]() Matti Alamäki (Peugeot 205 Turbo 16 Evolution 2). |
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Nous
venons de vivre l'une des plus belle page de l'histoire du Rallycross
français. La venue, pour la troisième fois en douze ans, des concurrents du
championnat d'Europe à Lohéac, a fait déplacer 30000 personnes ! Un fait
sans précédent en France pour une épreuve de Rallycross. Ils n'ont pas été
déçus, loin s'en faut. Les organisateurs, l'Ecurie Bretagne et le Comité des Fêtes de Lohéac, ont porté les améliorations nécessaires sur le circuit. Le premier virage a été largement goudronné jusqu'à sa sortie, une échappatoire a été réaménagées en sable à l'extérieur de ce premier droite et dans le suivant. De l'excellent travail. Dans le parc fermé, du grillage, afin de stabiliser les accès des voitures en cas de pluie, a été posé. Seule petite critique, l'attente trop longue au contrôle technique le samedi dû à un emplacement trop exigu et trop près de la pré-grille. C'est avec plaisir que nous avons découvert le hall qui servira à abriter le futur musée des Groupe B. Pour l'instant seule une Citroën BX 4TC usine est présente. Les autres étaient sur la piste ! Tous les protagonistes du championnat d'Europe étaient là. En cherchant bien, il ne manquait que Thor Holm, septième du championnat en Division 2, sur sa Ford RS200 Ev.2 re-carrossée. Dès les essais, les Européens faisaient l'étalage de leur art. En Division 2, Mikael Nordström (Ford RS200 Ev.2) s'appropriait le meilleur temps devant la Peugeot 205 Turbo 16 Ev.2 de Terje Schie, et l'autre T16, celle de Guy Fréquelin. Tout le monde pressentait le manque de compétitivité des pneus Michelin par rapport aux Avon, spécialement étudiés pour le Rallycross. Mais aux essais, Fréquelin ne concéda que 22/100e à Nordström ! On peut s'étonner de la "contre-performance" de Matti Alamäki, l'actuel leader de la Division 2. Il fut légèrement gêné par la poussière soulevée par la Peugeot 505 Roc Turbo 4x4 de Denis Marcel, puis pas une Citroën Visa 4x4 partie en tête-à-queue. Il n'est que septième aux essais à une bonne seconde de Nordström. Côté français, mis à part une superbe performance de Fréquelin, Bruno Saby (Lancia Delta S4) et Gérard Roussel (R5 Maxi 4x4) ont réalisé sciemment des mauvais chronos pour être dans une première manche facile. Cela n'est pas du tout la pratique des européens. Pour eux, c'est "flat-out" du début jusqu'à la fin. C'est le vainqueur de la première course du championnat d'Europe en Division 1 en Espagne, qui mettait une valise à ses suivants immédiats en Division 1. Sur un tour chronométré, Björn Skogstad (Ford Sierra Cosworth RS500) collait une seconde et demie à Herbert Breiteneder, l'actuel leader de la Division 1 sur une VW Golf GTI 16S ! Excellente performance de Christian Ménier qui propulsa sa Ford Sierra RS Cosworth à la huitième place, et surtout premier français, devant Christian Lefeuvre (BMW 325i) et Jean-Manuel Beuzelin (Peugeot 309 GTI). Au cours d'essais libres, Martin Schanche connut des problèmes moteur (turbo), tandis que Fréquelin et Saby essayaient toutes les gommes disponibles chez Michelin pour finalement se fixer des S1B relamellisés à coup de cutter ! Alamäki super star Le double champion d'Europe est prêt à accrocher une troisième course. En première manche qualificative, il "ratait" quelque peu son départ et en 500 mètres, il avait doublé Rantanen et Rennison sur deux Ford RS200 Ev.2 ! Fréquelin, qualifié dans la meilleure série de la première manche, était troisième derrière Martin Schanche (Ford RS200 Ev.2) et Terje Schie (Peugeot 205 Turbo 16 Ev.2), avant de recevoir des cailloux de la part de Schie et de connaître un petit problème de surchauffe. Il préférait s'arrêter, jouant comme à Saint-Junien et à Lunéville son joker dès la première manche. Devant Schanche réalise un super temps, le second derrière Alamäki. Saby, réalise le onzième temps, alors qu'il a gagné sa série et Roussel ne réalise que le quinzième chrono, alors qu'il avait résisté quelques tours à l'impressionnante Audi Quattro Sport S1 de Sven Lestander. |
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En
seconde manche, Alamäki s'envole à nouveau, mettant une seconde et demis à
son second : Schanche. C'était mission impossible pour les autres. Fréquelin
obtient un excellent troisième temps scratch dans cette seconde manche,
alors qu'il courait sans grande opposition dans une petite série. Roussel et
Saby se rencontraient pour la première fois : Saby prenait le meilleur, mais
sortait large du premier virage, ce dont profitait Roussel le rusé, qui
remporta cette série se contentant du sixième temps. Le niveau du championnat d'Europe est vraiment très relevé. Seul Fréquelin réussit à tirer son épingle du jeu. Il récidiva en troisième manche qualificative, dans une série qui regroupait Fréquelin et Roussel. Comme en seconde manche, Fréquelin s'enfuit, réalisant au passage la seconde performance de cette troisième manche, derrière Schanche, vainqueur dans la meilleur série, dans laquelle Alamäki s'était abstenu, assuré d'avoir la pôle-position pour la finale. Saby, pour la seconde fois mal placé sur la grille de départ sera gêné par la RS200 de Rennison, et n'obtiendra que le neuvième temps. C'est finalement Martin Schanche qui partagera la première ligne avec Alamäki, alors que derrière, Fréquelin aura à ses côtés Nordström. |
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Skogstad, hors
du lot Nous avions prédit une victoire d'une traction sur un circuit qui avait jusqu'à présent consacré une R11 Turbo en 86 et une VW Golf GTI 16S en 87. La prochaine fois, nous ne donnerons spas notre opinion, puisque c'est une Ford Sierra Cosworth RS500, forte de 520 chevaux, qui a dominé les débats en Division 1. Tout comme Alamäki en Division 2, le Norvégien Skogstad s'est assuré la pôle-position en Division 1 après les deux premières manches qualificatives. Dès la première manche, il a "toisé" Davidsson (Volvo 240 Turbo) et Sandberg (BMW M3), tout seul largement en tête dans une autre série. Même scénario en deuxième manche, Skogstad s'envolait, alors que Davidsson partait en tête-à-queue. Ce dernier se devait de réaliser la meilleure performance en troisième manche, pour être aux côtés de Skogstad en finale A. C'est ce qu'il fit, battant au passage le chrono établi par le pilote de la Ford RS 500 de plus de deux secondes. En seconde ligne pour la finale, Breiteneder a eu raison de Hansen lors de la dernière manche qualificative, obtenant ainsi la place derrière Skogstad, alors que Hansen, moins bien placé, se qualifiait derrière Davidsson. C'est Jean-Luc Pailler (Citroën BX Sport) qui accrochait un superbe quatrième chrono en seconde manche, puis un neuvième temps en troisième manche, étant le seul français à se qualifier en finale B de la Division 1. |
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Alamäki, champion 88 ! Cela ne fait plus l'ombre d'un doute. Sauf revirement improbable, la T16 d'Alamäki sera sacré championne d'Europe fin 88. Mais auparavant eurent lieu les finales C et B où un fantastique Roussel souleva des tonnerres d'applaudissements. Dans cette finale C, Saby part en tête devant Roussel. Mais au second tour, Bruno s'arrête : arbre de transmission cassé, Roussel en profite, et contient jusqu'au dernier virage la Ford RS200 de Bengt Wiklund. Avec une belle maîtrise, Roussel remportera cette finale C de Division 2. Qualifié en dernière ligne de la finale B, il ne put faire autrement que de laisser partir Rennison (Ford RS200 Ev.2) et Schie (Peugeot 205 Turbo 16 Ev2). Mais ces deux derniers s'accrochèrent, et Roussel se retrouva en tête de cette finale B ! Possédant une bonne cinquantaine de mètres d'avance sur les Européens. Mais avec 200 ou 250 ch de moins, la R5 Maxi 4x4 se fait dévorer dans le dernier tour par la RS200 et la T16 Ev.2. Tout le monde attendait, y compris Jean Todt, la prestation de Fréquelin par rapport à Alamäki en finale A. Au départ, Alamäki prenait les devants mais freinait plus tôt que d'habitude dans le premier droite. Fréquelin, bien placé derrière lui, le touchait légèrement. Derrière, la Ford RS200 de Nordström rentrait dans l'arrière de la T16 de Fréquelin qui partait en tête-à-queue, alors qu'une seconde place derrière Alamäki pouvait être envisagée. Train avant et arrière touché, Fréquelin s'arrêtait, empochant tout de même les 20 points de premier français. Derrière Alamäki détaché, les Ford RS200 de Rantanen et Rennison se livraient un superbe duel qui se terminait à l'avantage du premier. Et Schanche ? Placé juste à côté d'Alamäki en première ligne, "Mister Rallycross" ne put participer à la finale, plus de pression d'huile sur sa RS200. Par dépit, il porta réclamation à l'arrivée contre l'injection d'eau d'après lui non conforme de la T16 d'Alamäki, une réclamation déboutée par le collège des commissaires sportifs. Avec cette nouvelle victoire, Alamäki s'envole au championnat d'Europe en Division 2, possédant 20 pts d'avance sur Rennison. No comment... |
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Formidable Division 1 Jean-Jacques Bénézet, parti en tête de la finale C sur son R21 Turbo a succombé aux attaques de la Saab 900 Turbo de Jouko Kallio, qui montait en finale B. Jean-Claude Macchetto (BMW 325i), troisième, partait en tête-à-queue et Francis Morel (R11 Turbo) prenait la troisième place, alors que Philippe Hamer s'arrêtait, pneu crevé. Le Belge Jos Sterkens sur une Ford Sierra XR4i Turbo a eu beaucoup de peine pour se débarrasser de Knut Boberg (VW Golf GTI 16S) en finale B. Norstedt (Saab 900 Turbo) terminait juste derrière. La finale A était une répétition de la démonstration de Björn Skogstad. Il fut tout de même inquiété par l'incessante attaque de la Volvo 240 Turbo du champion sortant, Per-Ove Davidsson, qui ne s'avoua jamais vaincu. Plus loin derrière, Kenneth Hansen (Volvo 240 Turbo) conservait une bonne avance sur la première traction, la VW Golf GTI 16S de Herbert Breiteneder, qui n'a désormais qu'une courte avance d'un point au championnat en Division 1 sur le duo Davidsson-Skogstad. Côté français, c'est la Citroën BX Sport de Jean-Luc Pailler qui ramasse les 20 points attribués au premier français. Troisième à Saint-Junien, second à Lunéville, Pailler remporte là sa première victoire française. |
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Classement général D1/D2 1e : Guy Fréquelin - 105 Pts 2e : Bruno Saby - 100 Pts 3e : Gérard Roussel - 96 Pts 4e : Bernard Bertrand - 91 Pts 5e : Jean-Jacques Bénézet - 87 Pts... |
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Classement général Coupe Peugeot-Esso 1e : Patrick Godard - 142 Pts 2e : Daniel Archambault - 136 Pts 3e : Guiseppe Porpiglia - 123 Pts 4e : Patrick Berthelot - 96 Pts 5e : Didier Percheron - 90 Pts... |